Tunisie : les entreprises citoyennes, nouveau projet présidentiel pour dynamiser les zones défavorisées
En annonçant, le 2 octobre, la création de la première « entreprise citoyenne », le président Kaïs Saïed dit vouloir à la fois relancer l’économie, associer la population et lutter contre la corruption. Mais le modèle choisi et le fait que cette première expérience soit localisée dans son village natal ne font qu’alimenter les doutes.
« Nous avons les moyens de réaliser des miracles. » C’est par cette affirmation que le président tunisien Kaïs Saïed a scellé, le 2 octobre, le démarrage de la phase constitutive de la première « entreprise citoyenne » en Tunisie. La mise en place de ce type de structure, créée par le décret n°15 de mars 2022, figure parmi les mesures conçues par le président pour favoriser le développement local. Ce projet, qui lui est cher et qu’il avait tenté, sans succès, de promouvoir auprès de différents gouvernements au lendemain de la révolution de 2011, est l’un des éléments phares du nouveau système politico économique que Kaïs Saïed considère comme une réponse exemplaire et inédite aux problématiques du pays.
Le principe : l’État met à la disposition de citoyens d’un lieu donné, constitués en entreprise, des terres ou des biens immobiliers lui appartenant pour développer des projets à partir des ressources et des spécificités locales, les habitants apportant leur part au capital. L’idée de base est donc celle de l’exercice collectif d’une activité économique. Utopie ? Elle ne prend en tout cas pas compte du facteur humain. « Comment accepter, une fois passé l’enthousiasme des débuts, de ne partager que 25 % des dividendes et de ne pas détenir plus d’une action ? Cela représentera-t-il l’implication de chacun ? », se demande un sociologue.
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