Abebe Aemro Selassie (FMI) : « L’Afrique doit jongler avec le développement durable et le développement tout court »

DTS, Ghana, Cadre commun, investissements, choc alimentaire…. Pour Jeune Afrique, le directeur Afrique du Fonds monétaire international décrypte les sujets brûlants de l’actualité macroéconomique du continent.

Entré au FMI en 1994, Abebe Aemro Selassie en est le directeur Afrique depuis 2016. © IMF

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Publié le 14 octobre 2022 Lecture : 1 minute.

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FMI-Banque mondiale : inflation, famine, crise énergétique… Comment éviter le chaos

Les ingrédients d’un scénario catastrophe sont réunis pour faire des assemblées annuelles des deux institutions de Bretton Woods (10-16 octobre), un rendez-vous à fort enjeu. En perspective, le sort des pays en développement, et de l’Afrique en particulier, laquelle dispose des outils pour éviter le pire.

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Partout dans le monde, les perspectives économiques à court terme sont extrêmement incertaines. Mais l’Afrique semble être encore plus vulnérable face aux chocs. Comme le relève le FMI dans son dernier rapport sur l’Afrique subsaharienne (Regional Economic Outlook for Sub-Saharan Africa), rendu public ce vendredi 14 octobre, le continent fait en effet face à de nombreux défis, parmi lesquels l’insécurité alimentaire, aggravée par une inflation grandissante, les catastrophes liées au dérèglement climatique, et un manque alarmant d’infrastructures.

Pour y faire face, l’institution de Bretton Woods insiste sur l’adaptation des politiques monétaires, l’assainissement des finances publiques et sur la préparation des fondamentaux d’une croissance durable.

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Quelques jours avant l’ouverture des assemblées annuelles du Fonds, organisées avec la Banque mondiale du 10 au 16 octobre à Washington, Abebe Aemro Selassie, directeur Afrique du FMI, a répondu aux questions de Jeune Afrique dans un entretien exclusif.

L’économiste éthiopien qui dirige la représentation africaine du Fonds depuis 2016 a choisi de braquer les projecteurs vers l’avenir. Au-delà des fameux DTS, d’un Cadre commun qui ne suscite pas l’engouement des pays endettés, Abebe Selassie cible les urgences alimentaire, climatique, et énergétique pour décrire les perspectives économiques de l’Afrique. Rencontre.

Jeune Afrique : Dans le contexte de la hausse des taux d’intérêt mondiaux, l’accès au financement est de plus en plus difficile. De quels moyens les pays africains disposent-ils pour s’en sortir ?

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Abebe Aemro Selassie : Dans le climat d’incertitude actuel, les investisseurs ne veulent plus prendre trop de risques. La situation n’est toutefois pas propre à l’Afrique, bien que le continent y soit confronté avec beaucoup plus d’acuité.

Ces deux dernières années, au vu du contexte, les politiques budgétaires adoptées par les pays africains ont été tout à fait appropriées. Cependant, lors de la pandémie, les manœuvres budgétaires entreprises ont fait gonfler leurs déficits, ce qui a exacerbé les besoins actuels de financement. Ainsi, nombreux sont les États en situation de surendettement ou de quasi-surendettement.

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