Cameroun : Motaze, l’audit monstre et l’ombre de la guerre des clans

Derrière la plus grande enquête jamais organisée par l’administration du pays se cache la rivalité entre le ministre des Finances, Louis-Paul Motaze, et l’un de ses principaux rivaux Ferdinand Ngoh Ngoh, le puissant secrétaire général de la présidence.

Louis-Paul Motaze, ministre de l’Economie de 2007 à 2011 (g) et Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la Présidence (d). © Maboup – DR / Montage JA

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 12 octobre 2022 Lecture : 4 minutes.

C’est la plus importante opération d’audition d’agents publics jamais menée par les autorités camerounaises. Depuis le 5 octobre, 1 790 employés du ministère des Finances défilent devant les services du Contrôle supérieur de l’État, à Yaoundé, pour rendre compte de l’utilisation des fonds qui leur ont été alloués durant la période allant de 2010 à 2021. Les enquêteurs de l’État cherchent ainsi à faire la lumière sur les frais engagés et adossés à la ligne 65, celle dédiée aux « dépenses communes de fonctionnement » non prévues par le budget de l’État.

Règle souvent bafouée

Les dénonciations d’entorses aux prescriptions réglementaires sont légions au sein de l’administration camerounaise, et il ne fait aucun doute que des dysfonctionnements devraient être révélés au grand jour. Selon les textes en vigueur en effet, un agent de l’État ne peut effectuer plus de 100 jours de mission au cours du même exercice budgétaire. La réglementation prévoit également que seuls 60 % des frais de mission peuvent être perçus avant le départ en mission, les 40 % restants devant être reçus après le dépôt d’un rapport de mission.

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