Nord-Mali : Ag Gamou et le MNLA, cohabitation forcée
Touareg et loyaliste, le colonel malien El Hadj Ag Gamou a reçu pour mission de sécuriser la zone allant de Gao à Ménaka, le long de la frontière nigérienne. Or les rebelles du MNLA viennent d’annoncer qu’ils contrôlent cette dernière ville.
Le 31 janvier, quelques jours après l’arrivée des troupes françaises, El Hadj Ag Gamou est enfin rentré chez lui, à Gao. Chassés de la région, l’année dernière, par le MNLA et les groupes jihadistes, le colonel et les quelque 500 soldats qu’il commande, parmi lesquels une majorité de Touaregs, s’étaient réfugiés au Niger. La mission qui leur est désormais assignée par l’état-major est de sécuriser la région qui s’étend de Gao à Ménaka, le long de la frontière avec le Niger.
« Une zone dangereuse, où des accrochages avec des jihadistes ont eu lieu récemment, indique un officier malien. Gamou y est chez lui, il a des informateurs partout, et il est à la tête d’excellents éléments. » Gao devrait, dans les prochains jours, devenir le nouveau centre névralgique de la reconquête du Nord, en lieu et place de Sévaré, plus au sud. Pour mener à bien sa mission, Gamou pourra compter sur le renfort de contingents nigériens.
Mais il devra aussi compter avec la présence de ses frères ennemis – et sans doute futurs alliés – du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui après s’être réimplanté à Kidal, a annoncé mardi 5 février contrôler la localité de Ménaka, à 250 km plus au sud… en pleine zone placée sous la responsabilité de Ag Gamou.
Sécurité
« Nos forces sont entrées dans Menaka », a assuré le porte-parole du MNLA, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, à Reuters depuis Ouagadougou, sans plus de précision. « Nous avons pris Menaka pour garantir la sécurité du secteur (…). L’armée malienne ne veut pas quitter Gao », a-t-il ajouté. « Nous prendrons chaque localité où la sécurité ne règnera pas. »
Ag Assaleh a expliqué l’envoi d’hommes du MNLA à Menaka par la présence dans le secteur de groupes d’insurgés d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) et d’Ansar Dine. La cohabitation avec les militaires loyalistes, dont les rebelles ne veulent pas dans le Nord-Mali, promet d’être difficile.
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