« The Celibate Nympho Chronicles »: du sexe sinon rien !

À rebours d’une communauté africaine-américaine bien souvent puritaine, Tanjareen Martin aborde la question du désir féminin dans une websérie intitulée « The Celibate Nympho Chronicles ». Sans tabou et avec un humour déjanté.

La réalisatrice de la série, Tanjareen Martin. © DR

La réalisatrice de la série, Tanjareen Martin. © DR

NICOLAS-MICHEL_2024

Publié le 31 janvier 2013 Lecture : 3 minutes.

Tanjareen n’en peut plus. Mais alors vraiment plus. Son corps tremble, ses yeux se révulsent, elle se casse en deux, se frotte contre le mur, lève une jambe, l’autre, essaie de fumer une cigarette en allumant le filtre… C’est clair : Tanjareen est en manque. En manque de drogue ? D’alcool ? Non, en manque de sexe. C’est de sa faute, d’une certaine manière, puisqu’elle a promis à sa mère qu’elle pouvait tenir cent jours sans croquer de l’homme. Mais le défi n’est pas facile à relever. Que faire pour résister à l’attrait d’une bonne partie de jambes en l’air ? Manger pourrait être une solution par défaut : elle se précipite donc sur son réfrigérateur. Mais la présence en ce lieu glacial d’un énorme concombre suscite une irrésistible tentation… tout comme cette phallique bouteille d’eau, encore plus épaisse. Tanjareen cédera-t-elle ? Vous le saurez en regardant The Celibate Nympho Chronicles, websérie américaine qui rencontre un certain succès sur internet, avec notamment des audiences YouTube qui se comptent en dizaines de milliers.

Certes, le sexe et la Toile ont toujours fait bon ménage, et l’on peut même dire que le succès mondial d’internet est en grande partie dû à l’universel intérêt pour tout ce qui se passe sous les draps (ou ailleurs, ne soyons pas sectaires). Mais ce qui distingue The Celibate Nympho Chronicles du tout-venant de la production érotico-pornographique, c’est l’humour qui l’habite. Inutile de s’y précipiter avec pour unique objectif de se rincer l’oeil. En la matière, il y a mieux et plus trash. Mais pour cinq minutes de franche rigolade, n’hésitez pas.

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"Répression"

À rebours d’une communauté africaine-américaine bien souvent puritaine, la jeune actrice et réalisatrice Tanjareen Martin, 33 ans, n’hésite pas à aborder la question du désir féminin et, plus généralement, celles de l’amour physique et de l’amour tout court. « Je pense qu’un média comme YouTube ou tout autre site diffusant de la vidéo permettent aux femmes noires de faire entendre leur voix », confie-t-elle au site blacksnob.com. Avant d’ajouter : « J’ai décidé de réaliser une série crue parce que le sexe fait vendre. Tout comme la vérité. Et la vérité, c’est que les femmes aiment le sexe autant que les hommes, et qu’elles veulent que ce soit satisfaisant. »

Femme de médias, Tanjareen Martin ne s’est néanmoins pas lancée dans l’aventure poussée par un féminisme débridé. Ce sont plutôt quelques années de célibat et diverses mésaventures dont on peut deviner la teneur qui ont donné naissance à ces chroniques déjantées où une célibataire frustrée en arrive à s’amouracher d’un gros sac de boxe comme à considérer que le cunnilingus n’est pas une pratique sexuelle… Reste qu’au final Tanjareen Martin reconnaît militer contre ce qu’elle appelle la « répression » sexuelle.

« Autrefois, j’étais comme eux. Effrayée de porter des habits moulants de peur d’attirer des regards concupiscents. Élevée dans l’idée que le sexe avant le mariage était une abomination pire que le meurtre. Que la masturbation était "l’acte le plus égoïste qui puisse exister" et devait être évitée. Toute cette tension contenue ne peut pas être saine ! » Et ouvertement, directement, Tanjareen Martin en appelle aujourd’hui à sa communauté : « Les miens doivent être plus ouverts d’esprit s’agissant de sexe entre Noirs à l’écran. » Avec cet objectif en tête, elle-même se donne corps et âme !

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