Maroc : Hassan II, un roi très cathodique
Si le mythe du défunt monarque perdure, même auprès de ceux qui, nés après sa disparition, ne l’ont pas connu, cela est en grande partie lié à ses sorties dans les médias, notamment à la télévision, ainsi qu’à son rapport particulier avec les journalistes. Récit.
Vingt-trois ans après la mort du roi Hassan II, le 23 juillet 1999, sa figure est toujours présente dans la vie des Marocains. Sur YouTube, les vidéos de ses discours, ses conférences de presse, ses passages dans des émissions télévisées sont visionnées des millions de fois, et des extraits de ces archives font régulièrement le buzz sur les réseaux sociaux, de Facebook à Twitter en passant par TikTok, maintes fois partagés et repartagés par les internautes au gré de l’actualité : Sahara, crise Maroc-France, reprise des relations avec Israël, etc.
Et si le mythe du défunt monarque vit toujours, même auprès de ceux qui, nés après sa disparition, ne l’ont pas connu, cela est en grande partie lié à ces innombrables archives que le défunt monarque a léguées, comme pour rester éternel…
Ces dernières éveillent une certaine nostalgie chez les plus âgés, un émerveillement chez les jeunes nés dans les années 2000, une curiosité chez les étrangers, qui découvrent un monarque éloquent, vif d’esprit, cultivé, machiavélique, à la fois traditionnel et très moderne… Toute l’ambivalence et la complexité que Hassan II donnait à voir de son vivant demeurent après sa mort.
« La télé, c’est moi ! »
Et l’importance de l’image et des médias, Hassan II en a eu conscience très tôt, sans avoir besoin de ce que les politiques appellent aujourd’hui un « media trainer » pour y exceller.
« Dès le début de son règne, feu Hassan II accordait beaucoup d’importance à la télévision, qui était un outil nouveau à cette époque-là. Il pressentait le pouvoir d’influence que pourrait prendre ce média. C’est d’ailleurs lui qui est à l’origine de sa création », nous raconte Mohamed Seddik Maâninou, qui a dirigé la télévision marocaine de 1978 à 1984, après avoir été l’un de ses premiers journalistes, puis son rédacteur en chef.
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