Mali : des drones américains contre les terroristes

Depuis l’entrée en guerre de la France au Mali et l’attaque du site gazier d’In Amenas, dans le sud-est de l’Algérie, les États-Unis ont décidé de déployer des drones armés en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest, notamment à partir du Niger et du Burkina Faso.

Drones Predator stationnés sur une base américaine à Kandahar, en Afghanistan. © Sang-Hoon/Sipa

Drones Predator stationnés sur une base américaine à Kandahar, en Afghanistan. © Sang-Hoon/Sipa

Publié le 30 janvier 2013 Lecture : 2 minutes.

L’une des toutes premières décisions de John Brennan, le nouveau directeur de la CIA, concerne l’envoi de drones américains pour cibler les chefs des groupes islamistes au Mali. Cela a été le cas en Afghanistan, au Pakistan, au Yémen, en Somalie et ailleurs au cours de la dernière décennie. Cette question occupe le chef de l’État américain Obama et ses conseillers, surtout depuis la montée de la menace islamiste au Sahel, consécutive au renversement de Kadhafi. En réalité, le déploiement de drones armés en Afrique du Nord avait peut-être déjà été acté depuis l’entrée en guerre de la France et l’attaque du site gazier d’In Amenas, dans le sud-est de l’Algérie.

Le Niger donne son accord pour des drones "de surveillance"

Selon une source proche du gouvernement nigérien, citée par l’AFP, le Niger a accepté, lundi 28 janvier, que les États-Unis déploient sur son territoire des drones de surveillance du Sahara, et plus précisément du Nord-Mali. Ils seront postés dans le nord du pays, dans la région désertique d’Agadez, à la frontière avec le Mali, l’Algérie et la Libye. Le commandement de l’armée américaine pour l’Afrique (Africom), qui coordonne les activités militaires américaines sur le continent, n’a pas souhaité faire de commentaire sur ce sujet sensible.

La seule base militaire africaine des États-Unis sur le continent se trouve à Djibouti, à environ 5 000 km du Mali. Washington y déploie déjà des drones, comme en Éthiopie, et en a déployé par le passé en Mauritanie ou au Burkina Faso, comme l’avait révélé en 2012 le Washington Post. Des négociations seraient d’ailleurs en cours avec Ouagadougou pour développer une base permanente de drones au Burkina. (Avec AFP)

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Fonctionnant sans pilote, ces machines baptisées Predator et Reaper (« faucheuse ») peuvent survoler un territoire hostile pendant plus de quatorze heures. Les drones armés permettent de frapper, par surprise, des cibles avec des missiles ultrasoniques. On estime que les États-Unis disposent d’environ 8 000 drones, dont un millier sont armés. Israël est également un important constructeur de drones.

Comme les Mirage, ils nécessitent l’accès à des terrains d’aviation, des droits de survol dans les pays voisins. Ils requièrent aussi l’utilisation d’informateurs capables d’identifier des cibles potentielles, et de transmettre ces renseignements sensibles par des moyens électroniques. En Afghanistan, où les États-Unis ont très largement utilisé des drones, de tels informateurs ont souvent été capturés, torturés et exécutés par les talibans, après des aveux forcés. Reste à voir si les États-Unis peuvent monter des réseaux d’informateurs dans le Nord-Mali. Enfin, les frappes de drones, sans doute efficaces, sont aussi très controversées, car elles font de nombreuses victimes innocentes.

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