CAN 2013 : vuvuzelas enrouées

Trois ans après avoir organisé la Coupe du monde, l’Afrique du Sud accueille la CAN 2013. Mais si le dispositif de sécurité reste impressionnant, le public, lui, est moins nombreux.

Un supporteur ivoirien. © AFP

Un supporteur ivoirien. © AFP

Alexis Billebault

Publié le 31 janvier 2013 Lecture : 2 minutes.

Avec ses stades rutilants et son expérience de la dernière Coupe du monde, l’Afrique du Sud était tout indiquée pour organiser la Coupe d’Afrique des nations 2013 (CAN) à la place d’une Libye à la situation encore chaotique. « Pour ce qui est de l’organisation – hôtels, transports, sécurité, terrains d’entraînement et stades, il n’y a rien à redire », confirme Patrice Carteron, le sélectionneur du Mali.

Pourtant, plusieurs des villes hôtes du Mondial 2010, comme Le Cap, ont prudemment décidé de ne pas accueillir de matchs de cette 29e CAN. Motif : un coût élevé (hébergement des équipes, sécurité…) et des retours sur investissement incertains, alors qu’elles doivent entretenir des enceintes devenues des gouffres financiers.

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Le 18 janvier, veille du coup d’envoi de la CAN Orange (qui s’achève le 10 février), le comité d’organisation local annonçait que 563 000 billets avaient été vendus, sur un total de 850 000. Avec une fourchette de prix allant de 4 à 25 dollars (de 3 à 18 euros) – contre 10 à 60 dollars l’année dernière au Gabon et en Guinée équatoriale – et un système de packaging proposé aux supporteurs de tous les pays qualifiés, la politique tarifaire, lancée dès le mois de juillet dernier, se voulait attractive.

Hyperprotégés

Pourtant, depuis le début du tournoi, les stades sonnent creux. « À part pour le match d’ouverture Afrique du Sud – Cap-Vert [63 450 spectateurs, NDLR], il y a jusque-là assez peu de monde », constate Hervé Renard, le sélectionneur de la Zambie. Certaines équipes, comme celles de la RDC ou du Nigeria, comptent sur leur diaspora pour venir les encourager, et plusieurs gouvernements ont financé le voyage de quelques dizaines de supporteurs. Mais pour nombre de ces derniers, et notamment les Maghrébins, le coût du séjour a été dissuasif.

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Criminalité

Avec 43 meurtres par jour selon les statistiques 2010 de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, l’Afrique du Sud passe pour l’un des pays les plus dangereux au monde. En 2010, le gouvernement avait imposé des mesures de sécurité draconiennes et, hormis quelques agressions isolées, la Coupe du monde, qui avait accueilli 300 000 visiteurs au lieu des 450 000 attendus, s’était déroulée dans un climat relativement serein. Ce qui n’a pas empêché que, pour la CAN 2013, où les spectateurs seront logiquement moins nombreux, un dispositif quasi identique ait été déployé. « Il y a beaucoup de policiers, c’est assez impressionnant, explique Patrice Carteron. Notre hôtel est hyperprotégé, jour et nuit, et quand nous nous déplaçons quatre véhicules de police nous escortent. L’autre jour, nous sommes allés nous promener dans un centre commercial de Port Elizabeth, et les policiers étaient presque plus nombreux que nous… » 

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