L’esclavage à la sauce spaghetti

Le réalisateur de Pulp Fiction, Quantin Tarantino, revient et s’attaque avec humour à un nouveau genre : le western. Entre parodie et engagement.

Le tout dernier film de Tarantino est en lice pour les Oscars. © Sony Pictures

Le tout dernier film de Tarantino est en lice pour les Oscars. © Sony Pictures

Renaud de Rochebrune

Publié le 23 janvier 2013 Lecture : 1 minute.

Le spécialiste s’il en est des parodies de cinéma de genre, Quentin Tarantino, nous régale une nouvelle fois en passant allègrement du film de guerre (Inglourious Basterds, 2009) au western. Et plus précisément au western spaghetti à la sauce black, en s’inspirant directement d’un long-métrage de Sergio Corbucci de 1966, également titré Django. Le sujet n’est cependant pas léger, puisqu’il aborde sinon de front, du moins tout du long, la question de l’esclavage aux États-Unis.

L’histoire commence deux ans avant le début de la guerre de Sécession, quand un ancien dentiste d’origine allemande devenu chasseur de primes, un certain Schultz, recherche un esclave nommé Django tombé aux mains de négriers sans scrupule. Il le retrouve et, en tuant spectaculairement ses récents acquéreurs, lui évite un sort à coup sûr dramatique. Pas pour rien : seul ce captif, qu’il s’empresse de transformer en homme libre et en associé, peut lui permettre de découvrir où se cachent des condamnés qu’il doit ramener morts (de préférence) ou vifs pour toucher une forte récompense. Mais Django a un projet personnel qu’il entend mener à bien coûte que coûte : retrouver la femme dont il est amoureux et avec laquelle il s’était enfui – ce qui leur avait valu d’être revendus séparément sur un marché aux esclaves.

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Une fois de plus en position de procureur, Spike Lee a publiquement dénoncé dans les médias l’utilisation à outrance du n-word (soit le mot « nigger ») dans le film, comme s’il pouvait en être autrement vu le sujet. Mais le scénario de Django permet à Tarantino de proposer l’air de rien l’une des plus radicales dénonciations de ce qu’il nomme lui-même « le second holocauste » – après celui des Indiens – perpétré par les Américains. Sans perdre son humour et fort bien servi par l’interprétation hors pair de ses acteurs, en particulier Jamie Foxx (Django), Christoph Waltz (Schultz) et, dans le rôle inattendu d’un propriétaire de plantation sadique, Leonardo DiCaprio.

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