Burkina : au moins 11 morts dans une attaque jihadiste visant l’armée
Au moins trois soldats et huit supplétifs civils ont été tués samedi lors d’un assaut de jihadistes présumés dans le nord du pays, d’après des sources sécuritaires. Au lendemain de l’annonce de la désignation du capitaine Ibrahim Traoré comme président de la transition, et quinze jours après son coup d’État.
« Une embuscade des GAT [Groupes armés terroristes] a visé une patrouille mixte de soldats et de VDP [Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs de l’armée], dans la commune de Bouroum [dans le nord du pays]. Le bilan est de trois soldats et huit VDP tombés », a déclaré une source sécuritaire. Une autre source des services de sécurité a confirmé, parlant de « bilan provisoire ».
Selon cette dernière source, « l’accrochage a eu lieu dans la localité de Silmangué, dans la province du Namentenga ». « Le bilan provisoire fait état d’une dizaine de victimes, deux blessés et deux portés disparus », a-t-elle ajouté.
Cette attaque survient deux semaines après le coup d’État militaire du 30 septembre, perpétré par le capitaine Ibrahim Traoré, contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, et au lendemain de la désignation du capitaine Traoré comme président de la transition par des assises nationales.
Spirale de violence
Il s’agissait du deuxième coup d’État en huit mois, liés à la situation sécuritaire dans ce pays en proie à la violence jihadiste depuis sept ans. Le 24 janvier, des militaires emmenés par le lieutenant-colonel Damiba, regroupés au sein d’une junte appelée Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), avaient renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’incapacité face aux attaques jihadistes qui se sont multipliées.
Elles n’ont pas cessé en huit mois et, face à la dégradation constante de la situation, un nouveau putsch a eu lieu le 30 septembre, qui a porté à la tête du MPSR Ibrahim Traoré, afin de « recentrer la transition sur les urgences sécuritaires », selon la junte.
Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique. Ces attaques régulières ont fait des milliers de morts et contraint quelque deux millions de personnes à fuir leurs foyers. Plus de 40 % du territoire échappe au contrôle de l’État, notamment du côté des frontières avec le Mali et le Niger.
(Avec AFP)
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