Tchad : Déby Itno-Kebzabo, un tandem pour exorciser les vieux démons – par François Soudan
Pour mener à bien l’acte II d’une transition politique entamée le 20 avril 2021, le fils du maréchal tué au front a choisi de cohabiter avec un ancien opposant historique de 75 ans dont il est impossible de mettre en doute l’engagement au service de la démocratie.
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François Soudan
Directeur de la rédaction de Jeune Afrique.
Publié le 17 octobre 2022 Lecture : 4 minutes.
Éditorial. Qui se souvient encore d’Ahmed Moussa, fondateur, en avril 1965, du Front de libération du Tchad, premier grain d’un interminable chapelet de rébellions armées ? Pourtant, l’ombre de celui qui depuis son refuge soudanais dirigea il y a 57 ans la première attaque d’un poste militaire de l’armée tchadienne, à Adré, dans le Ouaddaï, planait sur la salle du Palais du 15-Janvier lors du discours de clôture du Dialogue national, prononcé le 8 octobre par le président de la transition, Mahamat Idriss Déby Itno.
« Parce que le Tchad le vaut bien ! »
Après avoir demandé pardon au peuple, au nom de tous les chefs d’État depuis l’indépendance, et répété à plusieurs reprises son mantra inspiré du slogan d’une célèbre marque de cosmétiques « Parce que le Tchad le vaut bien ! », le jeune général a exprimé le souhait de voir enfin s’effacer l’image d’« un pays en crise depuis plus de cinquante ans ». Comme si, un demi-siècle plus tard, il fallait encore et toujours traiter le mal qui avait poussé Ahmed Moussa, Ibrahim Abatcha, El Hadj Issaka, Abba Siddick et la cohorte sans cesse renouvelée de leurs successeurs à prendre le maquis.
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