Éthiopie : les rebelles du Tigré « prêts à respecter le cessez-le-feu » demandé par l’UA
Alors que le conflit s’est intensifié ces derniers jours et que les négociations prévues en Afrique du Sud, sous l’égide de l’Union africaine, ont été reportées, la balle est désormais dans le camp du Premier ministre Abiy Ahmed.
L’Union africaine (UA) a appelé, ce dimanche, à un cessez-le-feu immédiat au Tigré, où la violence s’est encore intensifiée. Après le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, qui s’est dit préoccupé par la détérioration de la situation, c’est le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, qui a réclamé « un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel ».
« Le président exhorte les parties à réitérer leur engagement au dialogue conformément à leur accord pour que des pourparlers directs soient convoqués en Afrique du Sud », a-t-il ajouté dans un communiqué.
En réponse, les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) se sont dits « prêts à respecter cessation immédiate des hostilités ». « Nous appelons également la communauté internationale à contraindre l’armée érythréenne à se retirer du Tigré, à prendre des mesures en vue d’une cessation immédiate des hostilités et à faire pression sur le gouvernement éthiopien pour qu’il vienne à la table des négociations », a déclaré le TPLF.
Victimes civiles
Les derniers combats ont eu lieu alors que l’envoyé spécial américain pour la région, Mike Hammer, est arrivé à Addis-Abeba pour faire pression en vue de mettre fin à cette guerre qui dure depuis près de deux ans.
La ville de Shire, à environ 40 km au sud de la frontière avec l’Érythrée, dans le nord-ouest du Tigré, a été « soumise à des frappes aériennes et d’artillerie lourde continues toute cette semaine », a déclaré un travailleur humanitaire sur place. Menée par des troupes éthiopiennes et érythréennes, cette offensive conjointe a fait plusieurs victimes civiles.
Un membre de l’ONG l’International Rescue Committee (IRC) a été tué et un autre blessé dans une de ces attaques le 14 octobre, qui a fait deux autres morts – des civils – selon l’IRC. Il distribuait de la nourriture aux « bénéficiaires du PAM, y compris des mères et des enfants vulnérables », a déploré le 16 octobre le Programme alimentaire mondiale (PAM) des Nations unies.
Peu avant, le bureau Afrique du Département américain avait jugé sur Twitter que « la priorité » était de « parvenir à une cessation immédiate des hostilités ». Évoquant les « récentes attaques aveugles » des forces éthiopiennes et érythréennes, la cheffe de l’Agence américaine pour l’aide humanitaire (USAID), Samantha Power, estime que « le risque d’atrocités et de pertes de vies supplémentaires s’intensifie, en particulier autour de Shire ».
Des négociations étaient prévues en Afrique du Sud
La balle est désormais dans le camp du gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed, qui n’a pas souhaité dans l’immédiat faire de commentaires. Ce dernier et les autorités tigréennes avaient accepté une invitation de l’UA à discuter, mais les négociations qui devaient commencer le week-end dernier en Afrique du Sud n’ont pas eu lieu.
Des diplomates ont suggéré que des problèmes logistiques étaient en partie à l’origine de leur report. Les affrontements avaient repris au mois d’août au Tigré après une accalmie de cinq mois, ébranlant les espoirs de régler un conflit qui a fait de très nombreux morts civils et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...