La CAN fait son festival

La Côte d’Ivoire, le Ghana et l’Afrique du Sud apparaissent comme les prétendants les plus sérieux pour cette 29e Coupe d’Afrique des nations qui débute ce 19 janvier. Ils auront toutefois fort à faire pour détrôner la Zambie, toujours gonflée à bloc.

Le pays hôte dispose d’infrastructures récentes. © AFP

Le pays hôte dispose d’infrastructures récentes. © AFP

Alexis Billebault

Publié le 18 janvier 2013 Lecture : 3 minutes.

C’est une simple évolution voulue par la Confédération africaine de football (CAF), surtout pas une révolution. La Coupe d’Afrique des nations (CAN) va continuer de se jouer tous les deux ans, mais uniquement les années impaires – ce qui lui était déjà arrivé (1957, 1959, 1963 et 1965) à une époque où elle cherchait encore son rythme de croisière.

L’initiative ne calmera pas forcément les clubs – surtout ceux du Vieux Continent -, guère emballés par la perspective de devoir parfois se priver de plusieurs joueurs pendant au moins un mois en pleine saison, mais elle a le mérite d’éviter que la CAN ne se joue la même année que la Coupe du monde et, donc, de préserver la santé des principaux acteurs, qui n’auront plus à participer à deux compétitions dévoreuses d’énergie à six mois d’intervalle.

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Selon les plans de la CAF, la Libye devait être le théâtre de ce petit ravalement de façade offert à un tournoi qui approche tranquillement de la soixantaine. Mais l’actualité régionale a conduit l’institution présidée par Issa Hayatou à confier prudemment l’organisation de la sauterie biennale du football africain à la nation Arc-en-Ciel, déjà bien rodée par celle de la Coupe du monde 2010. En vingt ans, depuis la fin de l’apartheid, la première puissance économique du continent aura notamment organisé la Coupe du monde de rugby en 1995, les CAN 1996 et – donc – 2013, la Coupe des confédérations en 2009 et le Mondial un an plus tard. La CAF avait d’ailleurs peu d’options pour pallier le forfait libyen. Après tout, l’Afrique du Sud dispose d’infrastructures récentes, et cette CAN tombée du ciel lui offre l’occasion de redonner vie à certains stades construits ou rénovés à grands frais pour la dernière Coupe du monde et qui, désormais utilisés qu’à de rares occasions, devenaient peu rentables.

Absents

Si la révolution libyenne va permettre à l’Afrique du Sud d’accueillir sa deuxième phase finale de CAN, celle qui a frappé l’Égypte au début de l’année 2011 continue d’imposer ses conséquences sur la vie des Pharaons, qui seront absents du tournoi 2013 comme de celui de 2012. Les septuples vainqueurs de la compétition ont des circonstances atténuantes à avancer, puisque le championnat local est régulièrement interrompu depuis bientôt deux ans. Et les internationaux qui y évoluent – majoritaires au sein de la sélection – n’ont plus que les matchs de Ligue des champions d’Afrique ou de Coupe de la CAF, ceux de la sélection et les rencontres amicales entre clubs pour s’occuper. Mais l’absence des Égyptiens est forcément une bonne nouvelle pour l’Afrique du Sud et pour tous ceux qui rêvent plus ou moins ouvertement de succéder à la Zambie, couronnée l’année dernière. Tout comme la non-qualification du Cameroun, qui avait lui aussi zappé le rendez-vous de 2012.

Pour pallier le forfait de la Libye, la nation Arc-en-Ciel accueillera la compétition.

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Ces deux absences (celles de la Guinée et du Gabon sont plus anecdotiques) ont bien entendu restreint le cercle des prétendants, qui semble se résumer à quatre équipes. L’Afrique du Sud, bien sûr, qui, si elle n’est pas la plus forte du lot, aura l’immense avantage de jouer à domicile. La Zambie, parce qu’elle est tenante du titre et que les mois qui ont suivi le premier sacre de son histoire, l’an dernier à Libreville (0-0 ; 8-7 aux tirs au but, contre la Côte d’Ivoire), n’ont pas permis de déceler la moindre chute de tension. La Côte d’Ivoire, ensuite, dont le nom revient parmi les favoris avant chaque édition. L’an dernier, la génération Drogba et Cie pensait mettre fin à cette litanie d’insuccès au moment d’affronter en finale l’outsider zambien. On connaît la suite… Le Ghana, enfin, finaliste en 2010 et quatrième en 2012, et qui avait permis à l’Afrique de sauver les apparences lors de la Coupe du monde 2010 en atteignant les quarts de finale, mais qui n’a plus rien gagné depuis 1982.

Outsiders

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Cette 29e édition de la CAN, qui accueillera un petit nouveau (le Cap-Vert) et un revenant (l’Éthiopie, victorieuse en 1962 mais dont la dernière apparition remonte à 1982, en Libye), ne devrait pas consacrer un quinzième lauréat. Car la plupart des outsiders, à l’exception du Mali (troisième en 2012), ont déjà remporté au moins une fois le trophée, que ce soit le Nigeria ou les trois voisins maghrébins, Algérie-Maroc-Tunisie, réunis pour la première fois dans le tournoi depuis 2004. La CAN sud-africaine sera également l’occasion de revoir le Togo – qui ne s’est pas vraiment remis du drame de Cabinda, en 2010 -, mais aussi la RD Congo, sept ans après son quart de finale en Égypte. Claude Le Roy, revenu aux affaires en septembre 2011, était déjà sur le banc des Léopards en 2006. Un signe ?

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