Climat : la COP27, le sommet de la rupture ?

Las d’attendre des promesses financières qui ne viennent pas de la part des pays industrialisés et alors qu’ils subissent de plein fouet les conséquences du dérèglement climatique, les Africains sont décidés à se faire entendre.

La conférence de Charm el-Cheikh sur les changements climatiques a débuté le 6 novembre et se terminera le 18. © Photo by Dominika Zarzycka / NurPhoto / NurPhoto via AFP

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© Vincent Fournier pour JA

Publié le 7 novembre 2022 Lecture : 8 minutes.

Les négociations promettent d’être houleuses à Charm el-Cheikh, du 6 au 18 novembre. Il faut dire que les Africains sont remontés, voire même en colère, contre ce qu’ils assimilent à une forme d’hypocrisie de la part des pays industrialisés. Celle-ci a été parfaitement illustrée en septembre par l’échec du sommet de Rotterdam.

Cette conférence, une initiative mise en place par les Africains à la 26e Conférence des parties (COP26), devait permettre la mobilisation de 25 milliards de dollars pour financer l’adaptation au changement climatique sur le continent. Véritable fiasco, elle s’est soldée par la promesse d’une ridicule enveloppe de… 55 millions de dollars.

« […] 55 millions pour 54 pays », reprendra quelques semaines plus tard, Nana Akufo-Addo, alors en visite à Paris. « Cela n’est pas juste, cela n’est pas équitable. Appliquer le principe d’équité, ce n’est pas donner, c’est refuser de prendre un avantage qui ne vous appartient pas. Cela n’a rien à voir avec la charité », a-t-il martelé.

Frustration

Le ton est donné. Aux Pays-Bas, où le président ghanéen représentait le continent aux cotés de Macky Sall et de Félix Tshisekedi, non seulement l’engagement les dirigeants occidentaux (politiques et industriels) n’étaient pas à la hauteur des attentes, mais surtout, ces derniers n’ont pas daigné se présenter à cette rencontre à laquelle ils étaient conviés. « Cela nous laisse un mauvais goût dans la bouche », n’avait pas manqué de signaler le chef de l’Etat sénégalais et président en exercice de l’Union africaine (UA). Ajoutant à l’endroit des grands groupes industriels européens : « Ils sont les principaux pollueurs de cette planète, ce sont eux qui devraient financer ces changements. »

Que ce soit en août à Libreville lors de la Semaine africaine du climat, ou au début octobre à Kinshasa à l’occasion de la pré-COP, un peu partout sur le continent, à l’approche de cette COP27, un seul et même sentiment domine : « la frustration », souffle Tanguy Gahouma-Bekale, qui fut négociateur en chef du groupe Afrique lors de la COP26.

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