Chine : un ancien businessman à la Sécurité publique
Garant de la stabilité du régime, le nouveau ministre chinois de la Sécurité publique, Guo Shengkun, vient du monde de l’entreprise.
![Le Parti communiste a renouvelé sa direction en novembre 2012. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/01/22/015012013160310000000communistes.jpg)
Le Parti communiste a renouvelé sa direction en novembre 2012. © AFP
« Diriger une entreprise ou une province chinoise, c’est un peu la même chose, seuls les "clients" diffèrent. Introduire des notions de management d’entreprise dans la pratique gouvernementale ne pourra qu’améliorer son efficacité », expliquait il y a deux ans Guo Shengkun au magazine China Insight. Dans un paysage politique profondément marqué par la rhétorique marxiste, ce discours détonnait. Pourtant, depuis ses premiers pas à la tête de la province pauvre du Guangxi, cet ovni de la politique chinoise a encore fait du chemin. Au début de l’année, Guo Shengkun (58 ans) est devenu à la surprise générale ministre de la Sécurité publique. Autrement dit : premier flic de Chine.
Rien ne l’y prédestinait. Jusqu’en 2004, et vingt années durant, Guo était en effet un homme d’affaires, docteur en management et patron de plusieurs grandes entreprises d’État. Après avoir fait ses armes dans le secteur des métaux lourds, il avait, en 2000, créé Chinalco, le numéro un chinois de l’aluminium, aujourd’hui coté en Bourse à New York et à Hong Kong.
Vertigineux
« Dans l’architecture du pouvoir chinois, le ministère de la Sécurité publique tient une place très particulière, rappelle Emmanuel Puig, chercheur à l’Asia Centre. Il joue un rôle déterminant dans le maintien de l’ordre et le musellement des contestations violentes, soit par la mise en place de dispositifs contre-insurrectionnels, comme à Urumqi (2009) ou au Sichuan (2012), soit par la surveillance quotidienne des flux d’informations et des forums d’expression sur internet. Il est le garant du maintien de l’ordre et de la stabilité du régime, ce qui confère à ses dirigeants une influence politique considérable. »
Le ministère de la Sécurité publique dispose d’ailleurs d’un budget proprement vertigineux : plus de 70 milliards d’euros en 2012. Il est à la fois le plus craint et le plus dispendieux du pays, devant celui de la Défense. Mais apparemment pas de quoi tourner la tête du très atypique Guo Shengkun, dont les premiers pas ont été fort anodins : le 31 décembre, il a donné le coup d’envoi d’une grande campagne contre… l’alcool au volant. Attendons la suite.
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