RDC : des drones pour surveiller la frontière avec le Rwanda ?
La mission des Nations unies en RDC songe à utiliser des drones pour surveiller l’est du territoire. Le président rwandais Paul Kagamé a déclaré mardi 22 janvier ne pas s’y opposer.
Des drones pour surveiller l’est de la RDC, ce serait une première… Et c’est l’option pour laquelle a milité Hervé Ladsous, le patron des opérations de maintien de la paix de l’ONU, le 8 janvier, dans le huis clos du Conseil de sécurité. Ces avions sans pilote permettraient de mieux détecter les mouvements d’armes et de troupes, et de surveiller les frontières d’un territoire en partie contrôlé par les rebelles congolais du M23, que Kigali est accusé d’aider.
Pour l’instant, rien n’est vraiment fait. Le Rwanda, qui est depuis le 1er janvier et pour deux ans un membre non permanent du Conseil de sécurité, a immédiatement évoqué « les problèmes légaux et de financement » que poserait le recours à des drones. « Il n’est pas avisé d’utiliser un équipement sur lequel nous n’avons pas suffisamment d’informations, a d’abord assuré le numéro deux de la délégation rwandaise à l’ONU, Olivier Nduhungirehe. L’Afrique ne deviendra pas un laboratoire de surveillance étranger. »
Changement de tonalité, lundi 22 janvier. L’utilisation de drones « ne me pose aucun problème. S’ils pensent que cela peut aider (…), c’est à eux de voir », a déclaré Paul Kagame lors d’une conférence de presse. « Je n’ai pas le pouvoir d’empêcher que cela soit fait », a-t-il ajouté, non sans demander qu’on lui explique toutefois « comment ces drones vont contribuer au maintien de la paix ? » Quant au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, il milite pour le renforcement de la mission onusienne déployée en RDC.
Sur la sellette
Le M23, qui campe toujours à une vingtaine de kilomètres de Goma (Nord-Kivu), a lui déclaré un cessez-le-feu unilatéral, le 8 janvier, avant la reprise des pourparlers de paix avec le gouvernement congolais à Kampala. Il pourrait en profiter pour se réorganiser. Son chef militaire demeure Sultani Makenga, mais son coordonnateur politique, Jean-Marie Runiga, serait sur la sellette : à son tour placé, le 31 décembre 2012, sur la liste noire des Nations unies, il est sous le coup d’une interdiction de voyager et n’a pas pu faire le déplacement jusqu’en Ouganda. Makenga, qui l’apprécie peu, tente du coup de l’écarter de la direction de la rébellion.
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