Inflation : les pays africains où le coût de la vie est le plus élevé
RDC, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Ghana… Aucun pays du continent n’est épargné par la vague d’inflation inédite qui frappe le monde. Dans certains États plus impactés que d’autres, quelles sont les conséquences de la flambée des prix pour les populations ? Décryptage en infographies.
Publié le 21 octobre 2022 Lecture : 2 minutes.
Dans les rues d’Accra, les rideaux des boutiques sont baissés depuis le 19 octobre. Les commerçants protestent contre la flambée du coût de la vie, qui a atteint, au Ghana, 37 % en septembre. Au Sénégal, où le prix des denrées alimentaires a grimpé de 17,3 % au cours du même mois, Macky Sall a décrété, le 15 octobre, « 2023, année sociale », et s’est engagé à consacrer, l’an prochain, 45 % du budget au soutien des ménages.
Au Zimbabwe, pays habitué à l’hyperinflation, les assurances proposent désormais d’investir dans le bétail, seul placement sûr dans cet État où l’indice des prix devrait atteindre 285 % en 2022. Le prix des aliments de base a explosé dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) : 21 % d’augmentation sur les prix des céréales par rapport à 2021, 18 % sur l’huile, 13 % pour le sucre. À l’échelle du continent, l’inflation médiane devrait atteindre 8 % en 2022. Un record depuis une décennie qui fait, à nouveau, planer le spectre des émeutes de la faim.
Déjà 123 millions d’Africains sont en situation d’insécurité alimentaire grave
Après deux ans d’une pandémie qui a bousculé les chaînes d’approvisionnement mondiales, et alors qu’une encourageante reprise économique s’observait en Afrique depuis la fin de 2021, la guerre en Ukraine qu’a déclenché Vladimir Poutine en février est venue anéantir tout espoir de rapide retour à la normale sur le continent. Le taux de croissance, initialement estimé à 4,5 %, a été revu à la baisse d’un point.
Trop forte dépendance aux importations
Conséquence directe de cette guerre, la flambée des prix des matières premières met aujourd’hui les consommateurs africains sous pression, sur un continent où 123 millions de personnes sont déjà en situation d’insécurité alimentaire grave. L’inflation met également en lumière la trop forte dépendance des pays africains aux importations. Sur le seul blé, ils dépendent à 32 % des importations en provenance de Russie, et à 12 % d’Ukraine.
Aux conséquences de cette guerre lointaine s’ajoutent les chocs climatiques en série tels que les sécheresses au Maghreb et en Europe, et les pluies extrêmes en Afrique de l’Ouest, qui ont drastiquement amputé les récoltes. Dans l’Uemoa, les récoltes de céréales ont diminué de 13 %.
Pour lutter contre cette spirale inflationniste, les gouvernements africains durcissent leur politique monétaire et relèvent leur taux directeurs. Le remède sera-t-il suffisant ? Dans son dernier rapport Afrique subsaharienne : Living on the Edge (vivre au bord du précipice), publié le 15 octobre, le FMI enjoint également aux États de faire de la lutte contre l’insécurité alimentaire une priorité et à préparer le terrain pour une croissance durable et plus verte. Dans quels pays le coût de la vie a-t-il le plus augmenté ? Quels sont les moteurs de cette inflation ? Cette augmentation s’inscrit-elle dans la durée ? Décryptage en infographies.