Sahara occidental : le Maroc se félicite des déclarations belges et fustige l’Afrique du Sud
Alors que la cheffe de la diplomatie belge, en visite au Maroc, saluait les efforts du royaume sur le dossier du Sahara occidental, l’Afrique du Sud réaffirmait son soutien « sans état d’âme » à la RASD et recevait son dirigeant, Brahim Ghali. Rabat a aussitôt réagi.
![](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1256,height=628,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2022/10/21/jad20221021-mmo-maroc-sahara-belgique-hadjalahbib-photo2-1256x628-1666349289.jpg)
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, recevant son homologue belge Hadja Lahbib, à Rabat, le 20 octobre 2022. © Maroc Diplomatie
Le pas n’est certes pas spectaculaire, mais alors que les plus hautes autorités marocaines répètent de plus en plus clairement que l’attitude des pays étrangers sur la question du Sahara occidental est le premier critère en fonction duquel elles évaluent la qualité de leurs relations, il n’est pas anodin. Présente au Maroc pour une visite de travail de deux jours, Hadja Lahbib, la ministre belge des Affaires étrangères (elle-même d’origine algérienne), a indiqué hier, jeudi 20 octobre, à l’occasion d’une conférence de presse conjointe organisée avec son homologue Nasser Bourita, que la Belgique considérait « le plan d’autonomie présenté en 2007 comme un effort sérieux et crédible du Maroc et une bonne base pour une solution acceptée par les parties ».
Appelant de ses vœux « une solution politique négociée » sur le dossier du Sahara occidental, la diplomate belge a également rappelé l’attachement de son pays au fait que le processus politique soit mené sous l’égide des Nations unies. Hadja Lahbib et Nasser Bourita ont d’ailleurs conjointement réaffirmé leur soutien aux efforts de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) et de son chef, le diplomate italo-suédois Staffan de Mistura. Le prolongement du mandat de la Minurso doit faire l’objet d’un vote le 27 octobre prochain au Conseil de sécurité, et Bruxelles comme Rabat ont clairement indiqué qu’il était à leurs yeux nécessaire.
Pretoria « du mauvais côté de l’Histoire »
Si les déclarations de la ministre belge ne constituent pas une rupture significative, le Maroc les a accueillies avec une satisfaction évidente, les autorités estimant que la Belgique rejoignait ainsi « la liste des pays européens qui soutiennent clairement le plan d’autonomie ».
À l’inverse, la visite en Afrique du Sud du chef du Polisario, Brahim Ghali, accueilli à Pretoria comme un chef d’État, a déclenché les foudres de Rabat. En réponse au président Cyril Ramaphosa, qui rappelait que son pays soutien « sans état d’âme » la République arabe sahraouie (RASD), le chef de la diplomatie marocaine a fustigé « les gesticulations et agitations » du pays et son « incapacité à peser sur le dossier ». « Une solution basée sur la légitimité internationale, et qui distingue un État d’une milice, un drapeau d’un torchon, c’est ce que les gens attendent d’un pays crédible », a martelé Nasser Bourita, assurant que l’Afrique du Sud se trouvait « du mauvais côté de l’Histoire ».
L’affrontement s’est aussi déplacé sur Twitter, où des internautes marocains répliquent en dénonçant depuis deux jours ce qu’ils qualifient d’« occupation illégale » de la province du Cap par l’Afrique du Sud, relayant les photos et messages du Cape Independance Advocacy Group », et tentant de faire émerger le hashtag #CAPEXIT.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Sanctionné par la CAF, Samuel Eto’o échappe au pire
- « Ma mère me dit : “Quitte ce pays de racistes” », les Africains de France face à la montée du RN
- Entre le Gabonais Oligui Nguema et ses voisins, tout va presque bien
- Sonangol obtient le feu vert d’Alassane Ouattara pour la vente de ses parts dans la SIR
- Au Cameroun, Paul Biya proroge le mandat des députés et conseillers municipaux