Ligue arabe : MBS annule sa venue au sommet d’Alger
Le prince héritier saoudien a appelé le président algérien hier soir pour lui annoncer qu’il ne participerait finalement pas au sommet de la Ligue arabe des 1er et 2 novembre à Alger, pour raisons de santé. Une annulation qui déçoit aussi du côté tunisien.
Une semaine avant la tenue du 31e sommet de la Ligue arabe, Mohammed Ben Salman (MBS) a indiqué qu’il ne se rendrait finalement pas à Alger. L’agence de presse saoudienne (SPA) a précisé dans un communiqué que le prince héritier et premier ministre saoudien souffre de problèmes de santé l’empêchant de prendre l’avion sur de longues distances.
Alors qu’il avait initialement confirmé sa présence aux Algériens, MBS s’est entretenu samedi 22 octobre avec le président Abdelmadjid Tebboune par téléphone et lui a présenté ses excuses. Alger a ensuite rendu l’information publique avant même que le palais royal saoudien ne donne plus d’explications sur l’absence de MBS. L’équipe médicale de MBS lui a conseillé de ne pas se rendre à Alger – 5 heures de vol séparent la capitale algérienne de Riyad – afin d’éviter d’aggraver ses problèmes de santé au niveau de l’oreille. Cela « rend impossible une visite en Algérie de Son Altesse, compte tenu de la longueur du voyage aller et retour dans un délai n’excédant pas 24 heures », affirme le communiqué royal.
En l’absence de MBS, c’est le ministre des Affaires étrangères, Faisal Ben Sarhan Al Saoud, qui doit conduire la délégation saoudienne au sommet.
Riyad s’interroge sur l’attitude de Tunis vis-à-vis de l’Iran
Cette réunion des nations arabes doit notamment accueillir le roi du Maroc Mohammed VI, mais aussi plusieurs dirigeants du Golfe comme le président des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed Al Nahyane, ou l’émir du Koweït, Nawaf al-Ahmed Al Sabah.
Quelques jours avant l’annonce concernant le sommet d’Alger, c’est un projet de voyage à Riyad du président tunisien Kaïs Saïed, prévu le 20 octobre, qui avait déjà été annulé. Tunis attendait depuis plusieurs mois le feu vert du Fonds monétaire international (FMI), officiellement annoncé mi-octobre, pour solliciter un appui financier de l’Arabie saoudite. L’ambassadeur de Tunisie à Riyad, chargé de préparer la venue du président Saïed, s’est vu réclamer un éclairage sur le budget de l’État pour l’année 2023 et la loi de finances complémentaire 2022, qu’il n’a pas pu fournir. En l’absence de ces renseignements, l’Arabie saoudite en a conclu que l’économie tunisienne ne répondait pas aux critères permettant d’octroyer une aide financière et a préféré annuler la rencontre.
Selon nos sources à Tunis, les autorités du pays espéraient relancer leurs contacts avec les Saoudiens à l’occasion du sommet d’Alger, ce que l’absence de MBS risque de rendre plus difficile. Un diplomate interrogé par Jeune Afrique rappelle aussi que depuis l’arrivée au pouvoir de Kaïs Saïed, Riyad s’interroge sur l’attitude de la Tunisie vis-à-vis de l’Iran et appelle de ses vœux une clarification sur le sujet, qui à ce jour n’est jamais venue.
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