France : Claude Sérillon, un « Africain » à l’Élysée

Claude Sérillon, ancien présentateur du journal télévisé de France 2, prend en main la communication de François Hollande, dont il est un proche.

Claude Sérillon a été nommé conseiller de la communication de François Hollande. © AFP

Claude Sérillon a été nommé conseiller de la communication de François Hollande. © AFP

ProfilAuteur_LaurentDeSaintPerier

Publié le 8 janvier 2013 Lecture : 3 minutes.

Plusieurs fois limogé pour impudence envers les gouvernants, Claude Sérillon, 62 ans, ex-présentateur du JT de TF1 et France 2, entre officiellement au service de la présidence de la République. Ouvertement engagé à gauche, ce proche de François Hollande a été recruté pour soigner, voire ranimer, l’image d’un chef de l’État en difficulté dans les sondages. Sans surprise : l’homme de télévision avait efficacement conseillé le candidat Hollande durant sa campagne, et les rumeurs de son installation à l’Élysée avaient déjà couru en mai dernier, lors de la victoire de son champion.

Flottements et couacs

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En septembre, il prétextait laconiquement « de nouveaux projets professionnels » pour expliquer son départ de "Vivement dimanche", l’émission de Michel Drucker dans laquelle il animait une chronique. Rien de si nouveau toutefois : le conseiller du candidat n’avait pas délaissé le chef de l’État et s’activait dans les coulisses de l’Élysée. « Claude Sérillon est un ami. Il m’accompagne depuis la campagne », déclarait François Hollande le 13 novembre, à l’occasion de sa première conférence de presse que le journaliste l’avait aidé à préparer, de même que son allocution des voeux aux Français, le 31 décembre.

Si son rôle au sein de l’équipe des communicants hollandais n’est pas encore bien défini, Sérillon ne devrait pas devenir un sorcier tout-puissant de la bonne parole présidentielle, à l’instar de ce que fut Jacques Pilhan pour Mitterrand puis Chirac ou Patrick Buisson pour Sarkozy. Mais ce vétéran des médias – il a intégré en 1973 la vénérable ORTF – devrait apporter sa science de l’image et son carnet d’adresses au trio Gravel-Ripert-Morelle, qui assure déjà la communication de l’Élysée. Car, dans ce domaine, le Château et son occupant ont encore bien des réglages à faire. Aux outrances verbales de l’hypercommunicant Sarkozy ont succédé les flottements et les couacs d’un « président normal » au charisme incertain.

Fort en gueule

Le nouveau conseiller pourra-t-il apporter un plus à la communication présidentielle en Afrique et sur l’Afrique ? François Hollande n’y a pas fait ses premiers pas de président aussi maladroitement que Nicolas Sarkozy à Dakar et, de l’avis général, les discours qu’il a prononcés au Sénégal, en RDC et en Algérie ont été appréciés. Mais le goût et l’intérêt de Sérillon pour l’Afrique, que le journaliste avait confessés dans nos pages en 2000 (Sérillon africanophile ? « Oui, définitivement ! »), pourraient enrichir la vision d’un Hollande encore peu familier du continent. Le magazine Géopolis, que le journaliste a créé en 1992, y a tourné de nombreux reportages. Sur Canal France International (CFI), il a animé Trente Jours d’Afrique, émission où il recevait des personnalités de tous bords. Rien d’étonnant à ce que son nom ait été évoqué en 2004 pour prendre la tête de TV5 et de RFI et, plus récemment, la présidence de l’Audiovisuel extérieur de la France.

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Mais l’Afrique n’a pas toujours porté chance à ce fort en gueule : c’est après avoir évoqué l’affaire des diamants de Bokassa mettant en cause le président Valéry Giscard d’Estaing qu’il s’est fait remercier d’Antenne 2, en 1979. Et, en 2000, il confiait à J.A. : « L’une des raisons pour lesquelles France 2 n’est plus diffusée en Tunisie, c’est que le président Ben Ali n’a pas supporté ce que nous avons montré de son pays dans Géopolis. » Le Sérillon de l’Élysée sera-t-il plus diplomate

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