[Exclusif] Cameroun : les secrets d’une guerre judiciaire entre Baba Danpullo et l’Afrique du Sud

Début septembre, le milliardaire camerounais a fait saisir les comptes des filiales de groupes sud-africains à Yaoundé, afin d’obtenir le paiement de… plus de 370 millions d’euros. Ce proche du président Paul Biya riposte à la liquidation de ses immeubles, opérée en Afrique du Sud par First National Bank.

Le milliardaire camerounais Baba Danpullo, en octobre 2019 à Yaoundé. © MABOUP

Publié le 25 octobre 2022 Lecture : 3 minutes.

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Affaire Danpullo : de Douala à Pretoria, la croisade du magnat camerounais

En se servant de la justice de son pays pour viser des intérêts sud-africains au Cameroun et obtenir une compensation pour la liquidation de son parc immobilier en Afrique du Sud, Baba Danpullo ne s’attendait pas à une telle résistance de la part de MTN Cameroon. L’histoire d’un bras de fer à rebondissements.

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C’est un feuilleton politico-judiciaire qui pourrait bien devenir « l’affaire Danpullo ». Selon nos informations, Baba Ahmadou Danpullo a obtenu le 5 septembre de Quentin Djapité Ndoumbe, le président du tribunal de première instance de Douala Bonanjo, une ordonnance visant à saisir, auprès des banques locales, les comptes de l’opérateur MTN Cameroon et du chocolatier-confiseur Chococam (filiale du groupe agroalimentaire Tiger Brands). L’entrepreneur réclame en effet le paiement de 243 milliards de F CFA (plus de 370 millions d’euros).

Le juge a également donné son feu vert à la saisie des comptes des responsables de ces entreprises, dont ceux de Colin Mukete, le président du conseil d’administration de la filiale du groupe de télécoms. L’une de ces ordonnances porte sur le « compte float » de Mobile Money Corporation, filiale de MTN Cameroon dévolue à la monnaie électronique et logée chez Afriland First Bank. Et, sur ce compte, se trouve la contrepartie des unités de valeur que chaque utilisateur de ce service détient dans son téléphone. Il faudra que la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) proteste énergiquement, et rappelle que ce compte est insaisissable, pour que la mesure soit levée.

Une décision de la First National Bank (FNB) sud-africaine est à l’origine de ce bras de fer, resté jusque-là totalement secret, dans lequel des centaines de milliards de F CFA sont en jeu.

Un vaste parc immobilier…

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