Tchad : selon Mahamat Idriss Déby Itno, les manifestations étaient une « insurrection » avec le « soutien » de l’étranger

Les manifestations violemment réprimées le 20 octobre étaient une « insurrection minutieusement préparée » avec le « soutien de puissances étrangères », a affirmé le président de la transition ce lundi.

À N’Djamena, le 20 octobre 2022. © AFP

Publié le 25 octobre 2022 Lecture : 2 minutes.

L’opposition avait appelé à manifester jeudi dernier contre le régime du président tchadien, qui venait de prolonger de deux ans la période de transition devant conduire à des élections à l’issue du Dialogue national inclusif et souverain, qu’une partie de l’opposition, de la société civile et de la rébellion armée avait boycotté.

Le gouvernement de transition avait reconnu dès jeudi qu’une « cinquantaine de personnes » avaient été tuées, dont une dizaine de membres des forces de l’ordre, et accusé l’opposition d’avoir fomenté « une insurrection » et « un coup d’État ». Mais les ONG, elles, ont parlé de dizaines de « manifestants pacifiques » tués par balles et fait mention de centaines blessés à N’Djamena et dans quatre villes du sud.

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Deuil national de sept jours

Il s’agissait d’« une vraie insurrection minutieusement planifiée pour créer le chaos dans le pays », a martelé ce lundi Mahamat Idriss Déby Itno dans un discours télévisé, accusant les manifestants d’avoir « froidement tué » des « civils » et « assassiné » des membres des forces de l’ordre « dans leurs casernes », avec « la volonté manifeste de déclencher une guerre civile ».

Il en a imputé l’organisation à l’opposition et à des groupes rebelles qui auraient « recruté et utilisé des groupes terroristes paramilitaires pour opérer des assassinats gratuits de masse », après avoir « sollicité le soutien de puissances étrangères » pour « accéder au pouvoir ». Sans préciser lesquelles. Le général cinq étoiles de 38 ans a également décrété un deuil national de sept jours et promis que la justice allait déterminer les « responsabilités » dans ces « tueries ».

Lundi, l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a imputé au pouvoir de « graves violations des droits humains » dans la répression des manifestations ainsi que la mort d’au moins « 80 personnes ». L’ONG affirme avoir saisi les rapporteurs spéciaux de l’ONU de cas d’« exécutions sommaires » et de « tortures » à l’encontre de « manifestants pacifiques ».

Sommet à Kinshasa

L’Union africaine et l’Union européenne avaient déjà « condamné fermement » la répression des manifestations et de « graves atteintes aux libertés d’expression et de manifestation ». La France, alliée clé de N’Djamena, a quant à elle « condamné » « l’utilisation d’armes létales contre les manifestants ».

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Ce mardi 25 octobre, à Kinshasa, les chefs d’État et de gouvernement des onze pays de la Communauté des États de l’Afrique centrale, dont le président Mahamat Idriss Déby Itno, sont invités à un sommet extraordinaire pour évoquer, à huis clos, la situation au Tchad.

(Avec AFP)

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