Chine : Zhang Xin, la diva de l’immobilier

À 47 ans, Zhang Xin est déjà depuis 10 ans de le palmarès Forbes des cent femmes les plus influentes dans le monde. Portrait d’une diva de l’immobilier chinois.

Zhang Xin, une succès story à la chinoise. © DR

Zhang Xin, une succès story à la chinoise. © DR

Publié le 31 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

À la télévision ou dans les magazines people, impossible de la rater. Vêtements branchés, allure moderne et cool, Zhang Xin aime prendre la pose. Dans un pays qui, traditionnellement, aime la discrétion, le parcours météorique de cet ovni étonne et détonne. À 14 ans, la jeune Xin habitait encore dans un bidonville de Hong Kong et assemblait des jouets bon marché dans des usines du delta de la rivière des Perles. Trente ans plus tard, en 2008, elle a fait son entrée dans le palmarès Forbes des cent femmes les plus influentes du monde. Bref, à 47 ans, Zhang Xin a tout réussi et se trouve aujourd’hui à la tête de l’un des groupes immobiliers les plus puissants de Chine. Les immeubles Soho, acronyme de Small Office, Home Office, sont désormais l’un des symboles de la capitale.

Elle descend d’une longue lignée d’immigrants chinois. Parents divorcés alors qu’elle n’a que 5 ans… Enfance ballottée au gré des boulots décrochés par sa mère… En 1972, elle est à Pékin, huit ans plus tard à Hong Kong, où elle travaille au côté de sa mère dans les ateliers de l’ancienne colonie britannique. En 1984, c’est le déclic. Un de ses amis d’enfance lui rend visite et, raconte- t-elle dans sa biographie, « chamboule sa vie ». Le jeune homme parle anglais et a étudié à l’étranger. « Ta vie ici est vraiment terrible, lui dit-il, tu devrais partir aux États-Unis. »

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Yuppie

Elle va faire le grand saut. Mais pas en Amérique, au Royaume-Uni, où, au prix de longues nuits passées à apprendre l’anglais, elle obtient une bourse d’études. À Cambridge, elle soutient une thèse sur « les privatisations en Chine continentale » et décroche un master en économie. En 1994, lors d’un voyage d’affaires en Chine, cette yuppie de Wall Street – elle travaille alors pour Goldman Sachs – rencontre celui qui va devenir son mari. Ce dernier laisse tomber son entreprise et en crée une autre avec sa nouvelle femme : « J’étais comme Yoko Ono (l’épouse de feu John Lennon), tous ses anciens associés me détestaient », raconte la jeune femme.

Pour décrire ce couple star, les Chinois utilisent souvent l’image des deux tortues. Ici, ceux qui, comme Zhang, ont passé une partie de leur vie en Occident sont appelés hai gui, c’est-à-dire les « tortues de mer », celles qui finissent toujours par retourner à l’océan. Pan, son mari, est une tu bie, une « tortue de terre », prudente et avisée. Il connaît admirablement les rouages du pays et les mauvaises langues attribuent volontiers la réussite de madame aux contacts de monsieur. En réalité, c’est le mariage de ces deux tortues qui a fait le succès du groupe Soho.

Aujourd’hui, l’incroyable réussite du couple (qui, au passage, témoigne de l’importance croissante des femmes dans la société chinoise) s’affiche partout. À Pékin, Jianwai Soho, le premier complexe construit par le groupe, est une forêt de gratte-ciel blancs près du troisième périphérique. Coût estimé : 1,5 milliard de dollars. Il y a aussi ces douze luxueuses villas, toutes différentes, construites par les plus grands architectes de la planète à un jet de pierre de la Grande Muraille (1 million de dollars l’unité). Partout dans la capitale, les immeubles Soho sortent de terre. La crise ? Quelle crise ? 

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