Sénégal : Serigne Mbaye Thiam, l’indéboulonnable ministre qui veut prendre la tête du PS

Détenteur du record de longévité au sein du gouvernement, le ministre de l’Eau et de l’Assainissement se rêve en héritier d’Ousmane Tanor Dieng alors que le Parti socialiste traverse une crise profonde à l’approche de la présidentielle de 2024.

Le ministre sénégalais de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, à Genève, le 29 septembre 2021. © (Photo by Fabrice COFFRINI / AFP)

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Publié le 27 octobre 2022 Lecture : 6 minutes.

Serigne Mbaye Thiam aurait certainement préféré que le ministère qu’il dirige depuis avril 2019 soit hébergé dans l’autre sphère ministérielle de Diamniadio, celle qui porte le nom de celui qui fut son mentor : Ousmane Tanor Dieng, leader emblématique du Parti socialiste (PS). Pour cet homme, qui occupe actuellement les fonctions de secrétaire national chargé des élections au sein du parti mais rêve d’en prendre la tête, l’image aurait valu son pesant d’or. « J’ai une très grande expérience gouvernementale que je veux mettre à la disposition de mon parti et de mes camarades s’ils me font confiance », explique sans détour le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, seul membre du gouvernement qui n’en soit jamais sorti depuis la première élection de Macky Sall, en février 2012.  

Crise profonde

Alors que le PS prépare la tenue de ses assises début novembre (les premières depuis plus de huit ans), jamais il ne s’était retrouvé dans une position aussi inconfortable. Depuis la disparition d’Ousmane Tanor Dieng en juillet 2019, le parti s’est enlisé dans une crise interne profonde. Il n’a jamais pu renouveler ses instances décisionnaires, toujours dirigées de manière provisoire par Aminata Mbengue Ndiaye, la présidente du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) dont la légitimité est mise à rude épreuve. De fait, à l’instar de Benno Bokk Yakaar (BBY, la coalition au pouvoir), le PS a essuyé plusieurs revers lors des élections locales de janvier puis des législatives de juillet. Il a beau être la deuxième force politique de la majorité présidentielle, son poids électoral s’est considérablement réduit. Il a même perdu certains de ses bastions clés, dont Dakar. 

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