Sénégal : le centre Kayam, un refuge pour les victimes de violences conjugales à Dakar

La structure d’accueil pour les femmes agressées par leur mari ou leur famille a ouvert en mars dernier à Petit Mbao, dans la banlieue de la capitale sénégalaise. Et croule déjà sous les demandes.

Une pensionnaire de la Maison Kayam de Dakar, joue avec son bébé le 26 octobre 2022. © Annika Hammerschlag pour JA

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Publié le 27 novembre 2022 Lecture : 6 minutes.

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Au Sénégal, Macky Sall casse les prix

Immobilier, énergie, alimentation… Tout flambe, notamment à Dakar, la capitale, où vit près d’un quart de la population. Au point que le chef de l’État promet de faire de la lutte contre l’inflation la « priorité des priorités ».

Sommaire

Code de la famille sénégalais. Article 152 – « Puissance maritale » : « Le mari est le chef de la famille, il exerce ce pouvoir dans l’intérêt commun du ménage et des enfants. » Article 153 – « Résidence du ménage » : « Le choix de la résidence du ménage appartient au mari ; la femme est tenue d’y habiter avec lui et il est tenu de l’y recevoir. »

Lorsqu’elle a épousé son mari, Aïssata (certains prénoms ont été modifiés à la demande des témoins) ne connaissait peut-être pas le contenu exact des textes de loi qui régissent le mariage et la famille au Sénégal, mais elle savait l’essentiel : son mari exerçait légalement sur elle une autorité à laquelle elle devait se soumettre. Mais cette jeune citadine éduquée, qui tenait beaucoup à ses études et à son autonomie malgré tout, ne se doutait pas que sa vie de couple allait progressivement se refermer sur elle comme une prison.

« C’est lorsque nous sommes partis à l’étranger pour son travail que les choses ont changé, raconte-t-elle. Je n’avais plus de téléphone, je n’avais le droit de sortir que pour aller au marché. Chaque jour, il inventait une nouvelle excuse pour m’isoler un peu plus. » Privée de tout contact avec sa famille et ses amis, enfermée chez elle avec ses trois enfants, Aïssata sombre dans une « énorme » dépression. « J’ai passé plus de dix mois absolument seule », se remémore-t-elle.

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