RDC : la Monusco à nouveau visée par la colère de la population
Un convoi de la mission des Nations unies a été pris à partie par la foule ce 1er novembre alors que le M23 a lancé une nouvelle offensive mi-octobre.
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Un véhicule des Nations unies détruit par la foule en colère, à Kanyaruchinya, sur le territoire de Nyiragongo, au nord de la ville de Goma, le 2 novembre 2022. © Aubin Mukoni / AFP
Deux Casques bleus ont été blessés ce mardi 1er novembre dans l’est de la RDC lorsqu’un convoi de la mission des Nations unies dans le pays (Monusco) a été pris à partie par une foule en colère, alors que la rébellion du M23 a déclenché une nouvelle offensive le 20 octobre, a-t-on appris de sources onusienne et locales.
Le convoi de la Monusco venait du nord de Goma et arrivait dans les faubourgs du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. À la barrière de Kanyaruchinya, où sont arrivés ces derniers jours des milliers de déplacés ayant fui les récents combats entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, le convoi a été visé par des jets de pierres et au moins un véhicule a été incendié, a indiqué un responsable de la Monusco à Goma. « Deux Casques bleus ont été blessés au cours de l’altercation », a-t-il précisé. Selon des témoins, le convoi a pu poursuivre son chemin après des tirs de sommation.
#Kanyaruchinya : ce qui s'est réellement passé 👇🏾
— MONUSCO (@MONUSCO) November 2, 2022
Le 1er novembre, vers 21h00 (G), un convoi de la #MONUSCO🇺🇳 en provenance de #Rumangabo et à destination de #Goma a été arrêté à un point de contrôle des @FARDC_off 🇨🇩 à Kanyaruchinya (8 km de Goma). pic.twitter.com/eY8ntPYFTV
Adolphe Shukuru, membre de la société civile, a précisé que le convoi s’était immobilisé quand « l’armée avait voulu fouiller les véhicules pour connaître leur contenu ». La foule a alors « commencé à s’attaquer aux Casques bleus », a-t-il ajouté.
Vive tension
Les soldats de l’ONU, présents en RDC depuis plus de vingt ans, sont régulièrement accusés par la population de l’Est d’inefficacité dans la lutte contre les groupes armés qui sévissent dans la zone depuis trois décennies. La tension est particulièrement vive dans la province du Nord-Kivu depuis la résurgence du M23 qui, après des semaines d’accalmie, est reparti à l’offensive le 20 octobre dans le territoire de Rutshuru, où il s’est emparé de villes situées sur un axe routier stratégique desservant Goma.
Les rebelles ont notamment atteint Rumangabo, siège d’une base de l’armée congolaise et du quartier général du parc national des Virunga. La base des FARDC s’était largement vidée à l’approche du M23 mais elle restait surveillée par un contingent de la Monusco.
« Nous avons opéré un retrait stratégique et tactique de Rumangabo, en concertation avec nos partenaires, pour mieux préparer ensemble les prochaines étapes », a tweeté la Monusco ce 1er novembre. La RDC accuse le Rwanda de soutenir le M23, ce que Kigali conteste systématiquement. Samedi 29 octobre, Kinshasa a décidé d’expulser l’ambassadeur du Rwanda en RDC.
(Avec AFP)
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