RDC : traitement de choc obligatoire pour l’armée

Composite, indisciplinée, démoralisée, rongée par l’ethnicisation… En RDC, c’est un consensus : l’armée est malade.

Retour des troupes régulières à Goma, le 3 décembre. © Reuters

Retour des troupes régulières à Goma, le 3 décembre. © Reuters

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Publié le 19 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Les derniers combats, en novembre, entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les insurgés du Mouvement du 23-Mars (M23) ont laissé un goût amer aux Congolais. Pourtant, selon un responsable de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco), les soldats n’ont pas fait que piètre figure. « Ils ont infligé des pertes importantes aux rebelles au cours des premières batailles [en juillet dernier, NDLR]. Mais ils ne savent pas garder longtemps une position », résume la source.

« À Rutshuru [à quelque 70 km de Goma], grâce à l’appui aérien de la Monusco, les rebelles ont été malmenés. Malheureusement, nos hommes se sont retrouvés à court de munitions et ils ont décroché », ajoute un officiel depuis le chef-lieu du Nord-Kivu. Sans oublier que deux bataillons entiers s’étaient volatilisés, avant de réapparaître dans le camp ennemi.

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Armée malade

Tout le monde en convient : l’armée congolaise est malade. Première raison : les FARDC sont, en réalité, un ensemble composite comprenant des éléments des groupes armés qui ont sévi ou continuent à sévir principalement dans les deux Kivus depuis 1996. C’est ce qu’on appelle le « brassage ». Ainsi, d’anciens chefs de guerre ont été bombardés officiers. « On a mis ensemble des gens sans aucune formation. Conséquence : l’armée souffre d’un manque de discipline et d’un double commandement », indique un diplomate européen à Kinshasa. Au sein de ces bandes armées, rares sont ceux qui savent lire et écrire. « Dans l’est du pays, les officiers sont avant tout animés par des appétits miniers et se sont partagé la rente avec de nombreuses complicités sur place et à l’étranger », assure un expert international.

Mais ils ne se sont pas arrêtés là. Ils ont gonflé le nombre de soldats et mis en place un système de détournement des soldes, des rations de combat et des équipements. Résultat : le moral des hommes a été sapé et la troupe s’est transformée en « une bande de va-nu-pieds ».

Ethnicisation

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Les FARDC sont également rongées par l’ethnicisation. « Le commandement est essentiellement katangais ou originaire de l’est du pays, swahiliphone », reconnaît une source gouvernementale. Qui ajoute : « Le salut passe par la détribalisation de l’armée, la fin de l’affairisme au niveau de la hiérarchie, le paiement de soldes plus conséquentes en recourant à l’informatique [pour éviter les vols], la construction de casernes afin que les militaires aient un cadre de vie digne. »

La réforme du secteur de la sécurité a été entamée. Quelques progrès ont été réalisés : recensement des effectifs, attribution de numéros de matricule et de cartes biométriques, remise en route de centres de formation, à l’instar de celui de Kananga, au Kasaï-Occidental… Mais, de l’avis de tous, il faut aller plus vite. Le temps presse.

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