Sénégal : mis en examen pour viol, Kabirou Mbodje a été incarcéré à Paris
Après avoir été mis en examen le 13 octobre, le fondateur franco-sénégalais de la plateforme de transfert d’argent Wari est désormais en prison.
D’après une information publiée par le quotidien sénégalais Walf Fadjri, que JA a pu confirmer auprès de l’un de ses proches, l’entrepreneur franco-sénégalais Kabirou Mbodje a été placé en détention le 3 novembre à Paris, à la prison de la Santé. Depuis le 13 octobre, il était mis en examen pour un triple viol et placé sous contrôle judiciaire.
Selon le procureur, cette incarcération serait justifiée en raison du risque de fuite du fondateur de la plateforme de transfert d’argent Wari. Contacté, son avocat Philippe Zeller n’avait pas répondu à nos sollicitations au moment où nous mettions cet article en ligne.
Les viols auraient été perpétrés dans la nuit du 6 au 7 octobre au domicile de l’intéressé. Après avoir passé la première partie de la soirée au Serpent à plume, un établissement situé place des Vosges, Kabirou Mbodje avait invité trois femmes dont il venait de faire connaissance par l’intermédiaire d’un de ses amis à prolonger la nuit chez lui.
Discret
Le lendemain soir, les trois victimes présumées s’étaient rendues au commissariat pour porter plainte. Kabirou Mbodje avait été entendu par les enquêteurs quelques jours plus tard au retour de vacances à Ibiza. Au cours de son interrogatoire, il avait nié les trois viols.
Pionnier du transfert d’argent, le fils de l’ex-ministre de la Santé d’Abdou Diouf, Marie Sarr Mbodj, avait incarné un modèle de réussite en Afrique de l’Ouest au cours de la dernière décennie. Puis, petit à petit, ses affaires avaient périclité en raison de la concurrence des opérateurs télécoms et de leurs offres de mobile money, mais aussi d’une défiance grandissante de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). En 2017, il avait tenté de racheter la filiale sénégalaise de l’opérateur télécom Millicom, connue sous la marque Tigo, avant d’être doublé par le trio Xavier Niel, Hassanein Hiridjee et Yérim Sow.
Depuis 2018, il s’était fait plus discret en recentrant ses affaires en Europe, partageant l’essentiel de son temps entre Paris et Genève.
Quelques jours après sa mise en examen, il avait accordé un entretien exclusif à Jeune Afrique pour donner sa version des faits. L’occasion de faire un point sur les nombreuses plaintes et accusations qui jalonnent son parcours.
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