Côte d’Ivoire : Simone Gbagbo, le pouvoir jusqu’à la lie
L’épouse de l’ancien chef d’État ivoirien, Simone Gbagbo, est à son tour sous la menace d’un procès à la Cour pénale internationale (CPI). Retour sur la vie d’une femme hors du commun poursuivie pour crimes contre l’humanité.
![Simone Ehivet Gbagbo, 63 ans, ex-première dame de Côte d’Ivoire. © Sia Kambou/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2012/12/10/004122012112822000000JA2708p024.jpg)
Simone Ehivet Gbagbo, 63 ans, ex-première dame de Côte d’Ivoire. © Sia Kambou/AFP
Bien sûr, les voies de Dieu sont impénétrables. Bien sûr, un dieu compréhensible ne serait pas Dieu. Mais tout de même : en apprenant, le 22 novembre, que la Cour pénale internationale (CPI) exigeait désormais officiellement, son extradition, la recluse d’Odienné a dû se dire qu’à force d’écrire droit avec des lignes courbes, Dieu, en ce qui la concerne, avait tendance à exagérer. Depuis dix-huit mois, Simone Ehivet Gbagbo, 63 ans, ex-première dame de Côte d’Ivoire, vit sa détention en martyre de la foi, seule attitude plausible quand on ne se reproche rien, dans l’attente tour à tour fiévreuse et résignée d’une intervention céleste. Mais sans doute sait-elle que quand la justice des vainqueurs – celle de votre propre pays – mais aussi celle de La Haye vous reprochent d’avoir ordonné des crimes de sang, il ne faut plus trop compter sur Dieu ni sur ses miracles. Dix-huit mois face à sa conscience, à revivre et à ressasser le passé, à chercher dans la Bible les réponses à mille questions, c’est long.
A-t-elle changé, celle qui fut au pouvoir une louve aux babines frémissantes, une guêpe au venin redouté, une femme puissante à la stature de baobab, noir d’ébène, hiératique, crainte et courtisée, adulée et haïe ? L’imaginer serait la méconnaître. Même s’il lui est arrivé de s’effondrer, Simone ne cesse de dire qu’elle attend son procès comme les premiers chrétiens attendaient d’être livrés aux lions : avec allégresse. Et de citer l’un de ses proverbes favoris, tout droit sorti du langage tambouriné des Abourés, son ethnie d’origine : « Ce que dit ma bouche, mon bras le fait toujours. »
>> Lire ici le portrait : "Simone Gbagbo, une femme puissante", par François Soudan
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Projet hôtelier au sud de Tanger : DSK réagit
- Burkina Faso : le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni toujours porté disparu
- Au Sénégal, l’affaire de la disparition mystérieuse de deux sous-officiers ressurgit
- Damiba à Ibrahim Traoré : « Je ne peux pas garder le silence face aux exactions contre les civils »
- En Côte d’Ivoire, le malaise à la RTI, côté coulisses