Théâtre : Nafissatou Diallo, plus vraie que nature

Décidément, l’affaire DSK est une inépuisable source d’inspiration… Dans « Suite 2806. Qu’aurait-il bien pu se passer ! » la comédienne Jelle Saminnadin incarne la femme de chambre la plus célèbre au monde, Nafissatou Diallo.

Les acteurs Éric Debrosse et Jelle Saminnadin. © Sipa

Les acteurs Éric Debrosse et Jelle Saminnadin. © Sipa

Clarisse

Publié le 7 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Alors que, selon des rumeurs persistantes, un accord financier entre Nafissatou Diallo et Dominique Strauss-Kahn serait sur le point d’être conclu, mettant un terme à la procédure civile engagée par la femme de chambre guinéenne contre l’ancien directeur général du Fonds monétaire international, l’affaire DSK n’en finit pas d’inspirer auteurs et scénaristes.

Suite 2806. Qu’aurait-il bien pu se passer ! – un huis clos qui s’inspire très librement des faits – est aujourd’hui à l’affiche du théâtre Daunou, à Paris. Dans la pièce de Guillaume Landrot, un trentenaire dont c’est la première pièce montée, les protagonistes sont rebaptisés Daniel Weissberg et Évangeline. Le premier est un puissant, candidat à la présidence de la République ; la seconde, une femme de ménage qui a fait des études de lettres. Entre ces deux êtres qui se manipulent l’un l’autre s’engage une joute verbale, autour des thèmes du pouvoir, de l’acte manqué et de la rédemption.

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"J’ai eu envie d’être Nafissatou"

Née à Paris d’un père gabonais et d’une mère antillaise, Jelle Saminnadin campe Évangeline. Cette comédienne française de 45 ans s’est illustrée dans plusieurs pièces, dont Ella est là, de Jacques Camous, où elle jouait le fantôme d’Ella Fitzgerald. Elle a également fait des apparitions au cinéma et tourné dans des courts-métrages, notamment Niouma, un film sur l’excision, primé au festival international Génération Court. « J’ai eu envie d’être Nafissatou avant même de découvrir cette pièce, confie-t-elle. Je ne lui ressemble pas physiquement, mais je pense avoir quelque chose d’elle, sa force de caractère. »

Jelle, qui n’a connu son père qu’à sa majorité et s’est découvert quatre frères gabonais en 2008, ne renie rien de ses origines subsahariennes. Mais elle a apprécié de jouer un personnage bien éloigné de l’éternelle mère africaine de banlieue flanquée de ses enfants. Comme pour répondre aux critiques qui ont raillé son jeu et celui de son partenaire, alors qu’ils n’ont eu que trois semaines pour apprendre un texte difficile et dense, elle s’est améliorée au fil des représentations, se libérant du trac pour jouer, enfin. 

À voir au théâtre Daunou, 7, rue Daunou, 75002 Paris, 01 42 61 69 14 ou theatre-daunou.com

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