Israël : Ehoud Barak, l’adieu aux armes

À 70 ans, Ehoud Barak, l’inamovible ministre israélien de la Défense, a annoncé son retrait de la vie politique.

Ehoud Barak, à Tel-Aviv, le 24 mars 2011. © AFP

Ehoud Barak, à Tel-Aviv, le 24 mars 2011. © AFP

perez

Publié le 7 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Avec une stature d’homme d’État restée intacte aux yeux de l’opinion israélienne, on le voyait logiquement continuer de jouer un rôle de premier plan dans le futur gouvernement. Mais, à deux mois du prochain scrutin législatif, et contre toute attente, Ehoud Barak a annoncé son retrait de la vie politique. À 70 ans, celui qu’on présentait comme l’éternel ministre de la Défense dit désormais vouloir « se consacrer à sa famille ». Les éditorialistes de la presse israélienne sont dubitatifs : « Depuis son passage dans les forces spéciales, lorsqu’il se promenait dans les rues de Beyrouth déguisé en femme (en 1973, pour assassiner des dirigeants de l’OLP) ou s’infiltrait, déguisé en mécanicien, dans un avion détourné de la Sabena, Barak est passé maître dans l’art de la ruse et de la dissimulation », écrit Gideon Levy dans les colonnes du quotidien Haaretz.

Certains de ses proches le verraient bien ressurgir aux côtés de Benyamin Netanyahou après les élections du 22 janvier, date à laquelle il s’est théoriquement engagé à quitter ses fonctions. Car si Ehoud Barak maintient le flou sur une éventuelle « nomination professionnelle », c’est que la faiblesse d’Atzmaout (« indépendance »), sa formation centriste, au plus bas dans les sondages, ne lui offre aucune alternative. À l’évidence, l’ancien Premier ministre (1999-2001) a voulu s’épargner une campagne électorale humiliante.

la suite après cette publicité

Liquidation

Aujourd’hui, le militaire le plus décoré de l’armée israélienne est aussi celui qu’on accuse d’avoir « détruit » la gauche. Durant ses longues années passées à la tête du Parti travailliste, Barak n’a pas hésité à participer à des gouvernements de droite nationaliste, à l’instar de celui dirigé aujourd’hui par le Likoud, adepte de la colonisation en Cisjordanie. Si son départ se confirmait dans les prochaines semaines, les Palestiniens ne le regretteraient pas plus que les travaillistes. Les vieux apparatchiks du Fatah n’oublient pas qu’Ehoud Barak, tout au long de sa carrière, a commandité la liquidation de plusieurs de leurs leaders historiques. Son dernier fait d’armes : l’opération Pilier de défense, menée à Gaza du 14 au 21 novembre, et marquée notamment par l’assassinat d’Ahmad Jaabari, chef militaire du Hamas. 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires