RDC : maîtres-espions, généraux, émissaires… Avec qui Félix Tshisekedi gère-t-il la crise du M23 ?
Le président congolais reste sur une ligne dure face au Rwanda, qu’il accuse de soutenir le M23. Pour gérer ce dossier hautement sensible, il compose depuis des mois avec un entourage où se côtoient des partisans d’une position ferme et d’autres, favorables à une posture plus ouverte vis-à-vis de Kigali.
Publié le 20 novembre 2022 Lecture : 7 minutes.
Confronté depuis des mois à l’avancée des rebelles du M23 qu’il accuse d’être soutenus par le Rwanda, Félix Tshisekedi maintient jusque-là un ton offensif sur la scène diplomatique. Son discours à la tribune des Nations unies, le 20 septembre, en a sans doute été l’un des meilleurs exemples. Le chef de l’État congolais y a, comme lors de chacune de ses dernières interventions, dénoncé « l’agression du Rwanda » et appelé la communauté internationale à « ne plus se fier aux dénégations éhontées » de Kigali.
En parallèle, il s’est engagé dans deux processus de médiation, à Luanda et Nairobi. Ralenties par les présidentielles angolaises et kényanes, ces initiatives sont à la recherche d’un second souffle. Une rencontre entre ministres des Affaires étrangères s’est ainsi tenue le 5 novembre en Angola. Un nouveau round de dialogue avec les groupes armés est prévu prochainement à Nairobi et le déploiement de la force régionale de l’EAC doit également s’accélérer. Pour jongler entre ces différents impératifs, Félix Tshisekedi s’appuie sur une poignée de collaborateurs au sein de son gouvernement, de son cabinet et de ses services de sécurité. Sous pression sur le front militaire et dans une impasse sur le plan diplomatique, il doit aussi composer avec différentes lignes stratégiques prônées dans son entourage, où s’activent des partisans d’une attitude ferme et d’autres, du maintien, en coulisses, d’un canal de discussion avec Kigali.