Algérie : Amara Benyounes, la troisième force

En nombre de listes engagées aux élections locales du 29 novembre, le frais émoulu MPA était loin derrière le FLN et le RND, mais il devançait les islamistes. Et le parti de Amara Benyounes a confirmé haut la main son score des législatives de mai… et son rang de troisième force politique du pays.

Le MPA a remporté 6% des sièges aux assemblées communales.. © J.A

Le MPA a remporté 6% des sièges aux assemblées communales.. © J.A

Publié le 4 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Membre fondateur et ex-porte-parole du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition laïque), Amara Benyounes, 54 ans, a quitté le parti en avril 2001, quand ce dernier s’est retiré de la coalition gouvernementale. Membre influent du staff de campagne du candidat Bouteflika en 2004 et en 2009, il a toujours incarné le courant moderniste dans l’entourage du chef de l’État. Sans parti, il a saisi l’opportunité des réformes politiques pour créer le Mouvement populaire algérien (MPA), devenu la troisième force politique du pays au vu du nombre de listes engagées aux élections du 29 novembre. Mais aussi au vu des résultats annoncés le 30 novembre : 6% des sièges avec 524 000 voix, et une majorité absolue dans 12 communes (sur 1 541).

Originaire d’Aïn el-Hammam, dans la région de Tizi-Ouzou, Benyounes est entré en politique en passant par la case syndicalisme estudiantin. Le jeune Amara avait plusieurs cordes à son arc : activisme boulimique dans le mouvement associatif, notamment à travers son engagement dans le Mouvement culturel berbère (MCB), animation de la troupe théâtrale Debza, le tout en préparant une licence en sciences économiques, option économie financière, obtenue à l’université d’Alger, avant de décrocher un diplôme de 3e cycle à la Sorbonne, à Paris, en 1986.

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Retour dans l’exécutif

Élu du RCD après les législatives de 1997, il devient le président du groupe parlementaire du parti, avant de démissionner de celui-ci en 1999 (en vertu du non-cumul de mandats) pour faire son entrée au gouvernement, d’abord à la tête de la Santé, puis à celle des Travaux publics. En mai 2001, il entame une traversée du désert qu’il meuble en se lançant dans le journalisme. Il fonde La Dépêche de Kabylie (un quotidien francophone), puis tente de créer un parti, l’Union pour la démocratie et la République, qui n’obtiendra jamais son agrément. Il devra attendre les réformes politiques post-Printemps arabe pour relancer son initiative. C’est ainsi que sont tenues, en février 2012, les assises constitutives du MPA, dont il devient le secrétaire général et qui obtiendra 7 sièges aux législatives de mai 2012.

Cette performance vaut à Benyounes de revenir dans l’exécutif à la tête d’un imposant ministère : l’Aménagement du territoire, l’Environnement et la Ville. Un gouvernement à lui tout seul.

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