Syrie : Asma al-Assad, la rose fanée
Atout charme du régime, l’épouse du président syrien Asma al-Assad a disparu du devant de la scène. Fini le temps des interviews sur papier glacé, bienvenue dans le quotidien d’une femme de dictateur.
Il est piquant de relire avec le recul les portraits flatteurs de la First Lady syrienne dans la presse people. Paris Match la présentait comme « la lumière dans un pays plein de zones d’ombre ». Vogue l’auréolait même du titre de « rose du désert ». Un long portrait publié en mars 2011, agrémenté de photos du célèbre James Nachtwey, mettait en scène le bonheur familial des Assad jouant aux Lego avec leurs enfants (Hafez, Zeyn et Karim). L’article a été supprimé, depuis, du site web de la revue américaine, et l’auteure, Joan Juliet Buck, s’est épanchée dans la presse, s’estimant victime d’une manipulation.
Asma est aujourd’hui bien moins fréquentable qu’en mars 2011. Entre-temps, les chars de l’armée et la terrible répression ont élevé Bachar l’autocrate réticent à l’indignité de dictateur sanguinaire. Question à 1 000 livres syriennes : la première dame est-elle complice de son mari ? Elle ne l’a pas quitté, apparaissant même récemment à ses côtés, en septembre, pour une rencontre avec les journalistes de la télévision officielle.
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Née en 1975 à Londres d’un père cardiologue et d’une mère employée d’ambassade, tous deux Syriens, Asma se fait appeler Emma jusqu’à ses 16 ans. Elle épouse Bachar al-Assad en 2000, après avoir démissionné de J.P. Morgan et abandonné le projet d’un MBA à Harvard, et découvre la Syrie à ses côtés en s’investissant dans des actions caritatives pour les femmes en milieu rural et les enfants.
Leur mariage a été tellement discret qu’aucune image n’en a filtré, ce qui donne du poids aux méchantes rumeurs. Sunnite d’origine, elle aurait eu du mal à se faire accepter par sa belle-famille, notamment par Anissa, la mère de Bachar. À grand renfort de communication, Asma se bâtit une image de « présidente » moderne, simple et proche des gens. Pourtant, Asma l’élégante n’a pas renoncé au luxe. Des fuites de courriels publiés en mars dernier par le Guardian révèlent une « shoppeuse » compulsive qui accumule les achats de Louboutin (à 4 000 euros), de bijoux et de meubles d’art.
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