Franck Ribéry, tête de Turc du FN

En semblant préférer le Bayern Munich à la France, le footballeur Franck Ribéry a provoqué la colère du Front national, qui lui suggère de postuler en… Algérie.

L’international français Franck Ribéry s’est converti à l’islam en 2006. © Sipa

L’international français Franck Ribéry s’est converti à l’islam en 2006. © Sipa

ProfilAuteur_TresorKibangula

Publié le 26 novembre 2012 Lecture : 1 minute.

« Bayern ist wichtiger als Frankreich. » En jugeant son club munichois « plus important » que l’équipe nationale de France, Franck Ribéry (29 ans) a fait la une de Bild le 10 novembre. « Comment va-t-on réagir chez lui ? » s’est interrogé le quotidien allemand. Dès le lendemain, l’international français s’est empressé de calmer le jeu, précisant qu’il aimait autant les Bleus que le Bayern. C’est son allemand qu’il ne maîtriserait pas encore suffisamment pour se faire comprendre et « dire clairement les choses ». Trop tard. On assiste déjà à une levée de boucliers au Front national (FN).

Dans un communiqué publié le 14 novembre, Éric Domard, le conseiller au sport du bureau politique du FN, demande à la Fédération française de football (FFF) « d’exiger de Franck Ribéry un minimum de respect pour le pays qu’il représente ou, le cas échéant, de postuler à une place en équipe nationale d’Algérie »… Un raccourci fallacieux qui tend à établir un lien entre ce mini-incident et l’origine algérienne de Wahiba, l’épouse du joueur depuis 2002. Le couple, qui a trois enfants, a baptisé son unique garçon (né en 2011) Seif el-Islam, le « sabre de l’islam ». Ribéry lui-même s’est converti à cette religion en 2006. Tout ce qu’il faut pour se retrouver dans le collimateur du FN.

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Maladresse

Après la fronde de Knysna, en Afrique du Sud, en 2010, et ses déboires dans « l’affaire Zahia », le sportif français le mieux payé (11,4 millions d’euros de revenus en 2011) semblait déterminé à reconquérir le coeur de ses compatriotes. Son comportement irréprochable lors du dernier Championnat d’Europe des nations en témoigne. Mais à cause d’une phrase maladroite, le natif de Boulogne-sur-Mer risque de se retrouver une fois de plus sous le feu des critiques.

Didier Deschamps, lui, a pris la défense de son poulain : « Je n’ai aucun doute sur l’attachement qu’il a pour le maillot de l’équipe de France. » Les déclarations du sélectionneur suffiront-elles à calmer les détracteurs de « Kaiser Franck »

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