Crise au Mali : ATT, Konaré, Aqmi… Bazoum balance !

Devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, le 14 novembre à Paris,  le ministre nigérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, s’est exprimé sur la situation au Mali. Et il n’a pas mâché ses mots.

Mohamed Bazoum, ministre nigérien des Affaires étrangères. © AFP

Mohamed Bazoum, ministre nigérien des Affaires étrangères. © AFP

ANNE-KAPPES-GRANGE_2024

Publié le 22 novembre 2012 Lecture : 1 minute.

Interrogé par les députés français sur la situation au Mali, le ministre nigérien des Affaires étrangères leur a expliqué que « [ses] frères maliens [avaient] toujours mal géré le problème touareg ». « Nous avons exactement le même type de revendications, portées par les mêmes acteurs, a-t-il développé, mais nous les avons gérées de façon totalement différente. […] Eux, ils ont compté sur la corruption et les relations personnelles. » Et d’ajouter : « Déjà, le président Alpha Oumar Konaré avait installé certaines habitudes nocives que le président Amadou Toumani Touré a parfaites par la suite. Elles consistent à concéder aux anciens rebelles certains territoires qu’ils contrôlent. […] Ils les ont laissés se tailler des fiefs où ils se sont comportés comme des barons. Et quand ils les ont intégrés à l’armée, ils les ont autorisés à rester sur place, chez eux. » Dans des zones où, avec l’arrivée d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), « les trafics ont prospéré ».

"Il y avait un deal avec Aqmi"

la suite après cette publicité

Après l’installation des jihadistes, dès 2002, dans le nord du pays, le gouvernement malien se serait montré « particulièrement complaisant » avec eux. Il porte donc « une responsabilité énorme dans ce qui s’est passé ». Toujours selon Bazoum, « ATT était très fier de se montrer sur le perron de son palais en train de remettre d’anciens otages à leur pays. Mais il y avait un deal avec Aqmi, qui enlevait des otages au Niger ou en Mauritanie avant de les emmener en territoire malien. Ces otages étaient ensuite libérés grâce à la médiation du président malien. Son émissaire était souvent Iyad Ag Ghali ». Autrement dit : le chef d’Ansar Eddine. À Dakar, où il vit depuis son renversement, en mars, les oreilles d’ATT ont dû siffler

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires