Élections en Algérie : rendez-vous à l’heure locale

Les prochaines élections locales changeront le visage des assemblées municipales et régionales. Notamment avec le quota de 30 % de femmes.

Faute de candidates, de grands partis seront absents du scrutin dans plusieurs communes. © Lahcène Abib/Signatures

Faute de candidates, de grands partis seront absents du scrutin dans plusieurs communes. © Lahcène Abib/Signatures

Publié le 21 novembre 2012 Lecture : 1 minute.

Les élections locales du 29 novembre mettent en jeu les sièges de 1 542 assemblées populaires communales (APC, municipalités) et 48 assemblées populaires de wilaya (APW, parlements régionaux). Organisées au scrutin de listes à la proportionnelle, elles mobilisent 52 partis politiques et près de 179 listes indépendantes.

Premier du genre depuis les réformes du code de la commune et du code de la wilaya, qui introduisent de nouvelles dispositions visant à améliorer la bonne gouvernance locale et accordent de nouvelles prérogatives aux élus locaux, ce rendez-vous électoral a une autre particularité : il signe la fin d’un mandat marqué par une forte hausse du nombre des cas de corruption impliquant des présidents d’APC (titre officiel du maire en Algérie). Selon un comptage de la presse privée, plus de 160 maires algériens, soit 10 % de l’ensemble, ont eu maille à partir avec la justice pour des affaires de détournement de deniers publics. Certains ont déjà été jugés et condamnés, et croupissent en prison. Ce qui n’a pas découragé les vocations. De nombreux partis, notamment les plus influents, ont eu du mal à trancher face à l’afflux de prétendants. Le phénomène de la chkara (« sac bourré de billets de banque », terme qui désigne la corruption, lire pp. 80-82) n’a pas été absent de la création des listes. « L’investiture au plus offrant » est d’ailleurs assumée par plusieurs formations, qui ne voient aucun mal dans cette forme de financement de leurs activités.

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30 % de femmes sur les listes

Troisième caractéristique de ce scrutin : l’obligation de présenter au moins 30 % de femmes sur les listes de candidats, une disposition qui a provoqué un véritable séisme dans les états-majors politiques. Ainsi, au lendemain des législatives, les Frères musulmans du Mouvement de la société pour la paix (MSP), qui représentaient la troisième force politique, juraient d’une implantation nationale à la faveur des municipales. Or ils ont été incapables de concourir sur l’ensemble du territoire, se contentant de présenter 321 listes sur 1 542 possibles. En Algérie, les temps sont durs pour les islamistes. 

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