Doumbouya, Déby Itno et les fantômes de Hollywood, par François Soudan

Entre suspicions sécuritaires et dérives communautaristes, le scénario des événements de Conakry et de N’Djamena est plus complexe qu’on le croit. Et digne des films de Coppola.

© Jeune Afrique

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Publié le 14 novembre 2022 Lecture : 7 minutes.

ÉDITORIAL – Don Vito Corleone n’est pas mort à New York, foudroyé par une crise cardiaque en jouant avec son petit-fils Antonio dans une parcelle où l’on cultive des tomates. Il vit aujourd’hui à Conakry, dans un palais de la presqu’île de Kaloum transformé en bunker et sous haute protection. Mamadi Doumbouya a-t-il vu le chef-d’œuvre de Francis Ford Coppola réalisé il y a tout juste cinquante ans, avant de faire coudre sur sa vareuse d’officier, en lieu et place de son identité, le surnom à jamais attaché à la figure de Marlon Brando : « Le Parrain » ? Sans doute. Et sans doute n’ignore-t-il rien de la charge symbolique attachée à ce pseudonyme, celle que porte un chef de famille de la mafia new-yorkaise, « capo di tutti capi » du crime organisé.

Le problème est qu’il est, depuis le 5 septembre 2021, le président de la République de Guinée et que ce choix à la fois puéril et sulfureux devrait interpeler ses concitoyens : que cherche à prouver, à inspirer par là ce colonel de 42 ans ? La peur ? La loyauté ? La légitimité d’un putschiste cherchant à faire oublier le hold-up qui lui a permis de faire main basse sur le pouvoir et le magot de son prédécesseur ?

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