Centrafrique : Catherine Bokassa, les confidences d’une ancienne impératrice

Catherine Bokassa, ex-première dame de Centrafrique, revient sur sa vie après le décès de son ex-mari, Jean-Bedel Bokassa.

Catherine Bokassa chez elle, à Bangui. © Vincent Fournier/J.A.

Catherine Bokassa chez elle, à Bangui. © Vincent Fournier/J.A.

Clarisse

Publié le 20 novembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Si vous aviez à dresser votre autoportrait, que diriez-vous ?

Catherine Bokassa : Je suis née au Tchad d’un père centrafricain et d’une mère tchadienne. Je suis la troisième d’une fratrie de quinze enfants (de même père et de même mère). J’ai fait mes études primaires au Tchad et obtenu une bourse pour continuer mes études secondaires au lycée Pie-XII à Bangui. Je suis une simple grand-mère encore en bonne santé et qui revendique le droit à l’anonymat.

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Et si vous deviez écrire vos Mémoires ?

Je décrirais ma vie de femme au foyer. J’ai beaucoup appris aux côtés du père de mes enfants car je me suis mariée très jeune, à 14 ans et demi. J’ai toujours apprécié le respect que m’accordait chaque Centrafricain malgré mon jeune âge. Et puis j’ai des souvenirs précis de toutes mes visites officielles.

Qu’avez-vous fait après le décès de votre époux ?

Mon principal soutien a été le président Omar Bongo Ondimba jusqu’à son décès, paix à son âme.

Je me suis retrouvée seule, malgré sa position d’homme d’État. J’ai rapidement pris la décision de rentrer vivre dans mon pays, la République centrafricaine. Je me suis lancée dans la culture des fleurs, ma passion, puis j’ai commencé une activité agricole. Depuis trois ans, j’ai une plantation de manioc de 15 ha et je vends les produits de l’exploitation aux particuliers. Mon principal soutien a été le président Omar Bongo Ondimba jusqu’à son décès, paix à son âme.

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Les autres premières dames vous ont-elles manifesté leur solidarité ?

Je veux surtout évoquer la figure de Marie-Thérèse Houphouët-Boigny, qui est ma mère, ma soeur et qui a beaucoup fait pour mes enfants et moi. Aujourd’hui encore, si on est loin l’une de l’autre, de temps en temps on se téléphone. Je n’ai jamais voulu en parler, mais je le fais aujourd’hui pour lui rendre hommage.

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Décrivez-nous votre vie quotidienne…

Je fais du jardinage, je vais au village le week-end et j’adore faire la cuisine pour ma famille. Quand l’occasion se présente, je vais à Genève rendre visite à mes enfants et petits-enfants. Parfois je vais au Tchad pour voir mes oncles et mes tantes. J’ai aussi un projet qui me tient à coeur : la Fondation Catherine-Bokassa, que j’espère pouvoir mettre en oeuvre l’année prochaine. Je lance d’ailleurs un appel aux femmes et aux hommes de bonne volonté…

Qu’est-ce qui vous manque le plus ?

Voir ma famille réunie. Cela dit, je suis heureuse de voir que mes enfants commencent à découvrir leur pays, la République centrafricaine. Comme vous le savez, ils l’ont quitté très jeunes et ont grandi à l’étranger. Je regrette aussi qu’il n’y ait plus, dans le monde d’aujourd’hui, de grands hommes comme autrefois.

Vous tenez un journal intime depuis votre enfance. Allez-vous le publier ?

Pas pour le moment. 

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Propos recueillis par Clarisse Juompan-Yakam

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