Algérie – Ould Kaddour : l’ancien PDG de Sonatrach condamné à 15 ans de prison
Le tribunal d’Alger a condamné l’ancien PDG de Sonatrach à 15 ans de prison dans l’affaire du rachat, en 2018, de la raffinerie Augusta, en Italie, pour un montant de 2,1 milliards de dollars.
Le réquisitoire du procureur était sévère, le verdict l’est tout autant. Le tribunal d’Alger a rendu mardi 15 novembre son verdict dans l’affaire de la raffinerie Augusta acquise par le groupe pétrolier Sonatrach en 2018. L’ancien PDG de la compagnie, Abdelmoumen Ould Kaddour, a été condamné à 15 ans de prison et à une amende de 1 million de dinars (environ 6 900 euros).
Mazighi et Raissi condamnés, Boumarouf acquitté
Patron du groupe pétrolier entre mars 2017 et avril 2019, Ould Kaddour était poursuivi pour « dilapidation de fonds publics, abus de fonction et conflit d’intérêts et privilège d’un tiers dans un marché public » dans le cadre de l’acquisition de cette raffinerie située dans le sud de l’Italie. Lors du procès, qui s’est tenu mardi 8 novembre au tribunal d’Alger, le procureur avait requis 18 ans de prison à l’encontre de l’ex-patron de Sonatrach.
Ex-vice-président du département Commercialisations, Ahmed el-Hachemi Mazighi, qui a piloté le projet de rachat d’Augusta, a écopé d’une peine de 7 ans de prison et d’une amende de 1 million de dinars. Quant à Ali Raissi, ancien cadre du groupe, il a été condamné à 3 ans de prison, tandis que Brahim Boumarouf, lui aussi cadre, a été acquitté.
Un prix jugé excessif
Les deux principaux prévenus ont été également condamnés à verser au Trésor public une amende de 600 millions de dinars (4,1 millions d’euros), ainsi que 100 millions de dinars (690 000 euros) de dommages et intérêts au profit de Sonatrach, qui s’est constituée partie civile dans cette affaire. Le tribunal a ordonné la saisie de tous les biens appartenant aux prévenus et qui ont déjà fait l’objet d’une saisie ordonnée par le juge d’instruction.
La justice reproche à l’ancien PDG de Sonatrach d’avoir dilapidé l’argent public dans le cadre du rachat de cette raffinerie auprès d’Esso Italiana, la filiale italienne de l’américain ExxonMobil, pour un montant total de 2,1 milliards de dollars.
Les accusations portaient également sur le fait que cette acquisition n’avait pas obtenu l’aval du conseil d’administration de la compagnie pétrolière nationale. Au cours du procès, le juge avait estimé excessif le prix de cette raffinerie qui date des années 1950, alors que le procureur a estimé que l’ancienne direction de Sonatrach a tout simplement dilapidé de l’argent public.
Pour les avocats de Ould Kaddour, les accusations ne reposent sur aucun fondement. La défense a présenté un document de Sonatrach daté d’octobre 2021 qui conclut que la compagnie n’a pas subi de préjudice lié à cet achat. Au cours de leurs plaidoiries les avocats ont indiqué que la raffinerie rembourse aujourd’hui les dettes contractées auprès de sa maison mère, Sonatrach, et qu’elle a généré 400 millions de dollars de bénéfices en 2022, contre 255 millions en 2021.
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