Présidentielle américaine : quitte ou double pour Obama

C’est le « D-Day » pour les électeurs américains, qui doivent se rendre aux urnes ce mardi 6 novembre. Qui de Barack Obama ou de Mitt Romney accédera Maison Blanche ? Le président sortant, qui a déçu certains de ses partisans mais dont le bilan reste fort honorable, est le favori. Pourtant, son adversaire républicain est loin d’avoir dit son dernier mot. Suspense garanti !

Mitt Romney (à g.) et Barack Obama le 3 octobre 2012. © AFP

Mitt Romney (à g.) et Barack Obama le 3 octobre 2012. © AFP

ProfilAuteur_JeanMichelAubriet

Publié le 6 novembre 2012 Lecture : 2 minutes.

À l’issue d’un troisième débat télévisé, consacré à la politique étrangère, le 22 octobre à Boca Raton (Floride), l’incertitude reste totale. Qui de Barack Obama ou de Mitt Romney sera élu le 6 novembre président des États-Unis ?

Les sondages nationaux, qui donnent les deux candidats à égalité presque parfaite, sont illusoires. Seules comptent les intentions de vote dans les swing states, ces États « pivots » où aucun des candidats n’a clairement l’avantage et où le vainqueur, ne l’emporterait-il que d’une seule voix, rafle la totalité des grands électeurs, appelés, dans un second temps, à désigner le chef de l’exécutif. Pour gagner à coup sûr, Romney doit s’imposer dans les deux plus peuplés : l’Ohio (18 grands électeurs) et la Floride (27). Même si la prudence reste de mise, l’affaire paraît mal engagée, notamment dans l’Ohio, où, conformément à son credo ultralibéral, le candidat républicain n’a pas levé le petit doigt pour sauver de la faillite une industrie automobile moribonde. Si celle-ci est aujourd’hui en pleine renaissance, c’est à Obama qu’elle le doit, et les électeurs, en principe, ne devraient pas l’oublier. Ce n’est une mauvaise nouvelle ni pour l’Amérique ni pour le monde.

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Le monde, justement, il n’en a guère été question lors du débat du 22 octobre, sauf par le biais de l’économie et de la lutte contre le terrorisme islamiste. La Chine ? Quelques échanges à fleurets mouchetés, tout à la fin (« Si nous vous avions écouté, nous serions en train d’acheter des voitures aux Chinois au lieu de leur en vendre », a lancé le président à son challengeur). L’Afrique ? Des considérations déjà mille fois entendues sur le Printemps arabe et la démocratie. L’Europe ? Rien, pas un mot, ce qui donne une idée des évolutions géostratégiques en cours. L’Amérique latine ? Mutisme complet. Les deux candidats le savent bien : l’électeur moyen se soucie du reste de la planète comme de son premier Stetson. Il est las des coûteuses croisades lancées, de l’Irak à l’Afghanistan, par les phalanges bushistes et n’aspire qu’à retrouver sa prospérité perdue.

Comédie

Face à un Obama souriant, détendu et volontiers railleur, on attendait un Romney pugnace et agressif. Ce ne fut pas le cas, mais c’était une stratégie de communication mûrement réfléchie. Pour ne pas dire une comédie.

Rien d’étonnant puisque son principal conseiller est le roi du marketing politique. Il se nomme Karl Rove et fut naguère le « cerveau » de Bush. Sa grande force ? Il ne joue jamais deux fois la même partie. En 2004, dans le sillage du 11 Septembre, il avait compris, presque seul contre tous, que l’élection se jouerait, par exception, très à droite. En 2012, c’est le contraire : pour conserver une chance de l’emporter, son poulain doit impérativement recentrer son image, dangereusement plombée par les élucubrations ultraconservatrices de ses partisans. D’où les marques d’approbation, presque de connivence, multipliées à l’adresse d’Obama (sur Israël, l’Afghanistan ou l’élimination de Ben Laden).

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Romney a perdu ce troisième débat ? Aucune importance. Car un sondage publié après le duel prouve que, pour lui, l’opération est quand même un succès. À la question « le candidat républicain a-t-il, selon vous, une stature présidentielle ? », la majorité des personnes interrogées a répondu par l’affirmative. Ce n’était pas le cas auparavant. CQFD.

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