RDC : du croco sous le manteau

Le 22 octobre à Roissy, les douanes françaises ont saisi près de 600 kg de viande de brousse tout droit venue de Kinshasa.

Le 22 octobre, les douanes françaises ont saisi 600 kg de viandes prohibées. © Glez

Le 22 octobre, les douanes françaises ont saisi 600 kg de viandes prohibées. © Glez

Publié le 6 novembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Aéroport international Roissy-Charles-de-Gaulle, le 22 octobre. Les douanes françaises, en collaboration avec les services phytosanitaires et l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement, préparent une opération coup de poing. Objectif ? Débusquer les importateurs illégaux de denrées alimentaires. Ce jour-là, ils ciblent les deux vols en provenance de Kinshasa, capitale de la RDC. En quelques heures de fouilles – parfois ponctuées de vifs échanges avec des passagers -, la moisson est impressionnante : 600 kg de marchandise prohibée, de la « viande de brousse » pour l’essentiel : viande de singe, crocodile, pangolin, porc-épic, antilope, fraîche ou boucanée et parfois sommairement empaquetée.

Ce n’est pas la première fois que les douanes procèdent à ce genre de contrôle. En mai 2011, neuf jours d’opérations avaient même abouti à une saisie record : plus de une tonne de poisson et de viande d’animaux sauvages, dont des varans, des pythons, de la chair d’éléphant, des chenilles… et une peau de léopard.

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Hygiène

Au mieux, ces viandes ne disposent pas d’autorisation sanitaire délivrée par les services d’hygiène des pays d’origine. Au pis, il s’agit d’espèces protégées par la convention internationale de Washington, qui date de 1973. Ladite convention liste plus de 34 000 espèces végétales et animales et surprendrait plus d’un gourmet subsaharien, tant ces dernières sont disponibles à foison sur les marchés.

« Dans la plupart des saisies, on constate qu’il s’agit de petites quantités de viande destinées à la consommation personnelle », expliquent les douanes françaises. « Mais, mises bout à bout, ces petites quantités sont un véritable danger pour l’écosystème et pour la santé », précisent-elles, en soulignant le risque qu’elles introduisent sur le territoire français des maladies graves comme la fièvre aphteuse ou le virus Ebola.

Si ces opérations servent aussi à informer consommateurs et passagers, elles visent avant tout les trafiquants. En mai 2012, 52 kg d’écailles de pangolin – l’équivalent d’une trentaine d’animaux tués – ont été saisies, toujours à Roissy. En provenance de Côte d’Ivoire, elles étaient destinées au marché asiatique, où elles sont, paraît-il, très prisées pour leurs supposées vertus aphrodisiaques

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