Cameroun – Max-Rolland Nkoudou : « Je casse des cailoux mais j’investis »

Max-Rolland Nkoudou à 31 ans. Il vit à Yaoundé et est titulaire d’un DESS en stratégie et défense.

Max-Rolland Nkoudou, à Yaoundé. © Vincent Fournier

Max-Rolland Nkoudou, à Yaoundé. © Vincent Fournier

GEORGES-DOUGUELI_2024

Publié le 12 novembre 2012 Lecture : 1 minute.

Cameroun : 1982-2012, de Biya à Biya
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Cameroun : 1982-2012, de Biya à Biya

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« Depuis deux ans, je casse des pierres avec un marteau dans le jardin de notre maison familiale près d’Etoudi, à Yaoundé. Pourtant, j’ai obtenu en 2006 un DESS en stratégie, défense, sécurité et gestion des conflits. C’est mon père, un ancien des carrières du Mfoundi, qui m’a payé cette formation pour 1 million de F CFA [1 525 euros, NDLR]. Mais patatras ! Sur les 42 titulaires de ce diplôme, quelques-uns seulement ont été conservés après leur stage. J’avais choisi le ministère de la Défense et le corps des sapeurs-pompiers. Ils m’ont dit qu’ils attendaient de la présidence du Cameroun un décret d’intégration. Le texte n’est jamais arrivé.

Antoine Beauvard Zanga

30 ans, élève et professeur à l’École normale supérieure (ENS) de Yaoundé

« Je ne crois qu’aux études. Mon père [décédé en 2009, NDLR] voulait que je sois gendarme, pour aider la famille. Mais je me suis arrangé pour rater le concours.Si je finis mon doctorat, j’accède à l’élite. Ce que je vise, c’est professeur d’université. »

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L’université a alors encouragé la création d’un Centre d’études stratégiques pour la promotion de la paix et du développement. J’en suis devenu le secrétaire permanent. Mais aucun salaire ne m’a été versé, et le patron du centre, l’universitaire Alain Fogué, a créé un parti politique. Sa neutralité ainsi mise en cause, c’est le projet qui était menacé.

Déception

En 2009, je suis revenu à la maison familiale. Un chantier routier passait sur la propriété. J’ai contacté la mairie, qui a accepté une exploitation de la roche sur notre terrain. Me voilà producteur et fournisseur de cailloux. En deux années, cette activité m’a rapporté près de 5 millions de F CFA, que j’ai investis dans l’immobilier.

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Je ne suis pas pour autant content de mon sort. Je suis un trentenaire célibataire et sans enfant. Quant aux enfants de mes voisins, ils peuvent dire à leurs parents : « Il a bac+5 et il casse des pierres. À quoi cela sert-il d’aller à l’école ?" Que répondre à cela ? ».

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