Rendre sa place à l’Afrique : faut-il décoloniser les cartes ?
Au fil des siècles, la projection de Mercator s’est imposée pour représenter la planète. En minimisant l’Afrique, dont la taille est en réalité bien plus importante.
Publié le 25 novembre 2022 Lecture : 1 minute.
Suspendu dans l’espace à des centaines de kilomètres au-dessus du sol, à bord de la station spatiale internationale, Thomas Pesquet observe la planète comme peu l’ont fait. Depuis là-haut, l’astronaute français peut apprécier la surface réelle des territoires et réalise que « les cartes ne rendent pas justice à l’Afrique ». Parce qu’il est impossible de représenter fidèlement un monde en trois dimensions sur des surfaces planes, chaque projection déforme les distances, les angles ou les surfaces du globe. Et, par ricochet, influence notre perception de la réalité.
Représentation dominante
L’astronaute, lui, fait référence à une projection précise : celle de Mercator. À l’origine destinée aux marins comme outil de navigation, elle s’est imposée au fil des siècles comme la représentation dominante. Pourtant, elle réduit la surface des pays proches de l’équateur, et donc de l’Afrique. Selon ses détracteurs, choisir ce fond de carte avec l’Europe en son centre contribue à mettre en scène la puissance du Vieux Continent.
Dès lors, ne doit-on pas décoloniser les cartes et opter pour une projection qui présente l’Afrique dans ses bonnes proportions ? Et comme une sphère n’a ni haut ni bas, pourquoi ne pas mettre le Nord en bas de la carte ? Pourquoi l’Europe devrait-elle être positionnée au-dessus de l’Afrique ? Changement de perspective en infographies.