France : « Valeurs actuelles » condamné en appel pour injure raciste envers Danièle Obono

Le directeur de l’hebdomadaire et l’un de ses journalistes ont été condamnés en appel à des peines inférieures à celles prononcées en première instance.

La députée Danièle Obono dans la salle des Quatre Colonnes du Palais Bourbon, à Paris, le 13 mars 2019. © Arthur Nicholas Orchard / Hans Lucas via AFP

Publié le 17 novembre 2022 Lecture : 2 minutes.

Le directeur de Valeurs actuelles Erik Monjalous et le journaliste, Laurent Jullien ont été condamnés en appel à une amende de 1 000 euros avec sursis pour injure publique à caractère raciste envers Danièle Obono. Ils devront également verser 5 000 euros de dommages et intérêts à la députée LFI, ainsi qu’1 euro symbolique aux associations s’étant constituées parties civiles à ses côtés.

« En condamnant la rédaction de Valeurs actuelles pour son infâme article “Obono l’Africaine” qui avait choqué la France entière l’année dernière, la cour d’appel de Paris met un coup d’arrêt à la diffusion des discours racistes et xénophobes tenus par la droite extrême et l’extrême droite », a réagi Danièle Obono dans un communiqué. « Cette nouvelle décision (…) est une validation et un encouragement à continuer le combat contre le racisme sous toutes ses formes et expressions », a-t-elle ajouté.

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Ces peines sont inférieures à celles prononcées en première instance : en octobre 2021, Erik Monjalous et Laurent Jullien, ainsi que le directeur de la rédaction de Valeurs actuelles Geoffroy Lejeune avaient été condamnés à une amende de 1 500 euros chacun, et à verser 5 000 euros de dommages et intérêts à Danièle Obono. Le 17 novembre, Geoffroy Lejeune a été relaxé de toutes les poursuites à son encontre.

« Réalité » de l’esclavage

À la barre de la cour d’appel, l’élue était venue dire qu’elle ressentait « toujours un certain inconfort » depuis cette affaire. « Les références des images, les justifications qui sont faites autour, je ressens toujours l’injustice qui m’a été faite et l’humiliation que cela a été. » L’auteur de l’article, Laurent Jullien, avait quant à lui expliqué que « le principe de cet épisode était de démontrer ce qu’était cet esclavage dans la réalité ».

Partie civile aux côtés de la députée LFI, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) s’est « réjouie » de la nouvelle décision de justice, en soulignant que « la prétendue fiction ne permet pas de représenter une députée de la République, parce que noire, comme esclave, dans une situation indigne ». Dans son réquisitoire, l’avocat général Michel Lernoux avait rappelé que « c’est essentiellement en raison de son origine » que Danièle Obono avait été visée. Il avait requis 10 000 euros d’amende contre Laurent Jullien, Geoffroy Lejeune et Erik Monjalous.

(Avec AFP)

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