Francophonie : Louise Mushikiwabo confirmée pour un nouveau mandat
La secrétaire générale de l’OIF a été reconduite dans ses fonctions, non sans avoir fait souffler à Djerba un vent de renouveau sur le 18e sommet de l’institution.
Pour introduire son discours d’inauguration, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, a choisi de citer Flaubert. Dans Salammbô, le romancier français présente Djerba, en Tunisie, où se tient le 18e sommet de l’OIF, les 19 et 20 novembre, « comme une île merveilleuse, où l’air est si doux qu’il empêche de mourir… ».
De fait, l’institution francophone a de beaux jours devant elle, puisque c’est un véritable vent de renouveau qu’a tenu à incarner la secrétaire générale de l’OIF durant les deux jours de cet événement.
Protocole bousculé
Fidèle à ses promesses, elle a considérablement bousculé le protocole habituel des précédents sommets. Après l’accueil officiel de chaque participant par le président tunisien, Kaïs Saïed, et la patronne de l’OIF, suivie de la traditionnelle photo de famille, seuls les chefs d’État du pays hôte (la Tunisie donc) et de son prédécesseur (l’Arménie), ainsi que la secrétaire générale elle-même, ont pris la parole pour donner le coup d’envoi officiel de l’événement, là où habituellement chaque chef de délégation avait droit à son intervention.
Une brièveté heureuse pour le bon déroulé de la journée, d’autant que celle-ci avait démarré avec un certain retard en raison du blocage inexpliqué du président Emmanuel Macron sur le tarmac de l’aéroport international de Djerba pendant plus d’une demi-heure. Arrivé le matin même en provenance directe de Bangkok, où il avait assisté pendant deux jours à un autre sommet, celui de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec), le chef de l’État français a montré sa satisfaction de retrouver la grande famille francophone, comme en témoigne sa franche accolade avec Louise Mushikiwabo à la sortie de la grosse berline qui l’amenait de l’aéroport.
Vote à l’unanimité
La matinée a été consacrée à la présentation du rapport d’activités de la secrétaire générale, suivie de la première séance plénière sur le numérique, thème officiel de ce 18e sommet. Le reste de la journée s’est ensuite déroulé loin des yeux et des oreilles des médias internationaux, pourtant venus en nombre à Djerba. Pris par un programme très dense, les chefs de délégation n’ont donc pas eu le temps de faire la moindre déclaration, avant de se retrouver l’après-midi pour deux séances à huis-clos, la première consacrée à la Francophonie du futur, la seconde à l’élection du secrétaire général.
Rien n’a filtré du premier huis-clos, alors que le résultat du deuxième était déjà connu d’avance puisque Louise Mushikiwabo était seule candidate à sa succession. Elle a été reconduite à l’unanimité et sous les acclamations des représentants des différentes délégations, semble-t-il conquis par les résultats qu’elle leur avait présentés dans la matinée. Cette dernière réunion a également confirmé la rumeur selon laquelle le 19e sommet de l’organisation se tiendra bien à la fin de l’année 2024 en France.
Aparté Macron-Kagame
Si cette première journée semble s’être « parfaitement déroulée », pour reprendre l’expression utilisée durant sa conférence de presse par la porte-parole de l’organisation, Oria Vande Weghe, elle a néanmoins été marquée par le refus du Premier ministre de la RD Congo, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, d’apparaître sur la photo de famille aux côtés du président rwandais, Paul Kagame.
Nul doute que la crise actuelle entre les deux pays a été au cœur des discussions entre le président rwandais et Emmanuel Macron. Les deux hommes se sont en effet entretenus en marge du sommet, lors d’un aparté d’une vingtaine de minutes qui n’était initialement pas prévu par les équipes du président français.
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