Le Mali bannit les activités des ONG financées par la France
Après que Paris a choisi de suspendre son aide publique au développement à destination de Bamako, la junte a décidé de riposter.
La junte malienne a annoncé dans la soirée du 21 novembre l’interdiction des activités de toutes les organisations non gouvernementales financées ou soutenues par la France, y compris celles opérant dans le domaine humanitaire. Cette décision est susceptible de concerner de nombreuses ONG auxquelles Paris continuait à apporter son soutien en dépit de l’abrupte dégradation des relations entre les deux pays depuis plus d’un an.
Le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, la justifie, dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, par l’annonce récente par la France de suspendre son aide publique au développement à destination du Mali.
« Allégations fantaisistes »
Le ministère français des Affaires étrangères avait invoqué le recours au groupe paramilitaire russe Wagner des autorités maliennes. Le Quai d’Orsay avait précisé que la France maintenait son « aide humanitaire » et quelques soutiens à des organisations de la société civile maliennes.
Le colonel Maïga dénonce dans son communiqué des « allégations fantaisistes » et un « subterfuge destiné à tromper et manipuler l’opinion publique nationale et internationale aux fins de déstabilisation et d’isolement du Mali ». « En conséquence, le gouvernement de la transition décide d’interdire, avec effet immédiat, toutes les activités menées par les ONG opérant au Mali sur financement ou avec l’appui matériel ou technique de la France, y compris dans le domaine humanitaire », dit-il.
Inquiétude des ONG
Une multitude d’ONG œuvrent au Mali dans les domaines de la santé, de l’alimentation ou de l’éducation. Un collectif d’ONG dont CCFD Terre-Solidaire, Handicap International, Médecins du Monde et Oxfam, avait exprimé son inquiétude devant la suspension par la France de son aide.
Destinataires d’une importante partie de ces financements, ces ONG s’alarmaient dans une lettre au président Emmanuel Macron du fait que la suppression de tels financements n’entraîne « l’arrêt d’activités essentielles, voire vitales […] au profit de populations en situation de grande fragilité ou de pauvreté ». Elles rappelaient que 7,5 millions de Maliens avaient besoin d’assistance, « soit plus de 35 % de la population », et que le Mali figurait en 184e position au classement de l’indice de développement humain.
(avec AFP)
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