Maroc Telecom : l’indéboulonnable Abdeslam Ahizoune en sursis ?
Artisan de la modernisation du secteur marocain des télécoms, puis de l’expansion de l’opérateur historique dans le royaume et en Afrique, l’ex-ministre, devenu l’un des dirigeants d’entreprise les plus influents du pays, traverse une zone de turbulences sans précédent.
L’homme ne fait pas partie du Makhzen, mais il le sert au plus haut niveau depuis trois décennies. Au sein du royaume, l’ancien ministre des Télécoms, Abdeslam Ahizoune, 67 ans, s’est même constitué un petit empire sur lequel il s’est habitué à régner sans partage.
Du haut de la tour du quartier Hay Ryad, dont la construction a coûté plus de un milliard de dirhams (près de 100 millions d’euros), le président du directoire d’Itissalat Al-Maghrib (IAM) domine Rabat comme l’opérateur historique continue de surpasser ses concurrents Orange et Wana.
IAM (aussi connu sous la marque Maroc Telecom) gère un portefeuille de 20 millions de puces mobiles dans le pays et y a réalisé sur les neufs premiers mois de 2022 un chiffre d’affaires de 14,8 milliards de dirhams, en très légère baisse par rapport à 2021. Surtout, le groupe contrôlé par l’émirati Etisalat (53 % du capital), mais dont l’État détient 22 %, affiche toujours une rentabilité insolente.
« Abdeslam Ahizoune se lève et se couche en regardant sa marge Ebidta [indicateur de rentabilité], c’est une obsession de tous les instants », confie l’un de ses conseillers.
Un monopole en héritage
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