Maroc : Maoulaïnine Maoulaïnine, « Monsieur Phosphates » du Sahara

Directeur de Phosboucraa, Maoulaïnine Maoulaïnine (54 ans) est né à Tan Tan. Il est membre de la tribu Cheïkh Maoulaïnine

Maoulaïnine Maoulaïnine est responsable de la mine de phosphates de Bou Craa. © Vincent Fournier pour J.A.

Maoulaïnine Maoulaïnine est responsable de la mine de phosphates de Bou Craa. © Vincent Fournier pour J.A.

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Publié le 23 octobre 2012 Lecture : 1 minute.

Les Sahraouis : enquête sur des Marocains à part
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Les Sahraouis : enquête sur des Marocains à part

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Ingénieur diplômé de l’École Mohammed-V de Rabat, le directeur de Phosboucraa règne depuis quatre ans sur la principale richesse – mais aussi le principal fantasme – du territoire : les phosphates de la gigantesque mine de Bou Craa, à 120 km au sud de Laayoune, avec ses quelque 2 200 travailleurs et cadres (sahraouis à 56 %) et ses 450 emplois indirects. Contrairement à une idée reçue, laquelle voudrait que le Maroc s’accroche à « son » Sahara pour sa fortune phosphatière, Bou Craa a très longtemps été déficitaire. De 1976, date de sa « récupération » sur les Espagnols, à 2008, la mine a survécu grâce aux subventions de son propriétaire, l’OCP (Office chérifien des phosphates), qui y a injecté plus de 2 milliards de dollars. Aujourd’hui encore, malgré la bonne tenue des cours et une production honorable de 2,5 millions de tonnes en 2011, Phosboucraa atteint tout juste l’équilibre. Entre le dessalement de l’eau de mer, le tapis convoyeur de 100 km, la modernisation du terminal et les investissements sociaux d’une société très paternaliste, les charges sont ici beaucoup plus lourdes qu’à Khouribga et Benguerir, où se concentre l’essentiel de la production de phosphates du royaume.

« Bou Craa, c’est 7 % à 8 % de la production globale du Maroc et, selon les chiffres de l’International Fertilizer Development Center, 1,6 % de ses réserves », explique Maoulaïnine. Et si, indépendance oblige, l’OCP se retirait ? « Alors il faudrait fermer la mine, faute de repreneur. » La fonction du premier employeur de la région est donc avant tout sociale – et politique. « En 1976, les Espagnols ne nous ont pas laissé un seul ingénieur sahraoui, aujourd’hui, nous sommes 19 », conclut Maoulaïnine.

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