Marché de l’art : les Africains en queue de peloton
Nigérians, Sud-Africains, Marocains… Ils ne sont qu’une dizaine dans le classement des 500 plasticiens les plus prisés des salles des ventes.
Bien sûr, classer les plasticiens comme des chevaux de course a quelque chose d’artificiel et ne dit rien, ou presque, du futur de leur oeuvre. Il n’empêche : dans ce domaine, le rapport annuel d’Artprice sur le marché de l’art contemporain fait autorité. Et du côté des Africains, les nouvelles ne sont pas très bonnes. Ils ne sont en effet qu’une petite dizaine, au milieu d’une foultitude de Chinois et d’Anglo-Saxons, parmi les 500 créateurs les plus cotés entre juillet 2011 et juin 2012.
En tête, deux Sud-Africains, Marlene Dumas (47e) et William Kentridge (84e), avec un chiffre d’affaires en ventes publiques de près de 3 millions d’euros et 1,6 million d’euros respectivement. À la 170e place, l’Anglo-Nigérian Chris Ofili, connu pour utiliser de la bouse d’éléphant dans ses toiles (684 700 euros). Au 326e rang, l’Algérien Adel Abdessemed (258 500 euros), qui a récemment suscité une polémique en exposant des figures du Christ composées de barbelés à côté du retable d’Issenheim. À la 408e place, un autre Nigérian, Yinka Shonibare (208 200 euros), qui s’interroge sur le colonialisme et le postcolonialisme à travers des oeuvres liées à l’histoire de l’art occidental mais revues et corrigées avec force tissus africains. Juste derrière, la Kényane Wangechi Mutu (431e, 193 700 euros) et ses toiles-collages psychédéliques. Enfin, en queue de peloton, deux Marocains – Lalla Essaydi, 438e, et Mohamed Drissi (1946-2003), 489e – et deux Égyptiens – le photographe Youssef Nabil (468e) et le peintre Adel el-Siwi (490e).
Une consolation, le numéro un reste l’Américain d’origine haïtienne et portoricaine Jean-Michel Basquiat, décédé en 1988, avec un chiffre d’affaires approchant les 80 millions d’euros.
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